Salariés et SDF09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Salariés et SDF

Les sans-domicile-fixe ne sont pas en majorité des marginaux, mais constituent simplement la partie la plus défavorisée des travailleurs. C'est ce qui ressort de l'étude publiée le 2 octobre par l'INSEE sur la population sans domicile fixe, depuis des années si stable et si nombreuse qu'elle se prête aux statistiques sociologiques.

Et d'abord, 29% des SDF ont un emploi. Ils sont ouvriers et employés, dans le bâtiment, l'entretien, le ménage, les transports. Les trois quarts de ceux-là ont un emploi précaire. De ce fait 60% d'entre eux occupent leur emploi depuis moins de six mois, 10% seulement depuis plus de trois ans. Ils sont aussi largement victimes de la flexibilité des horaires: un quart ne travaillent que 22 heures par semaine, un autre quart plus de 39 heures.

41% des SDF sont chômeurs. Mais, contrairement au préjugé courant, plus d'un tiers recherchent réellement un emploi, malgré les difficultés supplémentaires que cette recherche présente pour eux, et sont inscrits à l'ANPE.

Ainsi en 2003, dans un pays riche, un travailleur ayant un emploi ou un chômeur régulièrement enregistré peuvent ne pas être en mesure de se loger. Voilà qui répond à la page d'attaques contre la prétendue "civilisation des loisirs" que le PDG de BNP Paribas, Pébereau, a publiée dans le Monde sous le titre insolent: "Et si on travaillait, tout simplement?"

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