Le Pen et le Front National, ennemis mortels de tous les travailleurs09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Pen et le Front National, ennemis mortels de tous les travailleurs

Le FN a informé la presse de ses axes politiques dans les prochaines échéances électorales. La démagogie anti-immigrés en constitue le fond, comme toujours. Mais ses propositions en matière économique visent toute la classe ouvrière et pas seulement sa fraction immigrée. Ce sont tous les travailleurs que Le Pen et ses partisans veulent mettre au pas.

Ainsi, Le Pen a déclaré que, "au lieu de faire la loi sur les 35 heures, il fallait faire celle des 42 heures". En fait, il est contre toute loi limitant les exigences du patronat en matière de durée du travail. Il propose de lui laisser les mains libres dans "des accords de branche ou d'entreprise qui définiraient le temps de travail le mieux adapté".

Concernant les retraites, Le Pen ne cesse de répéter, comme le reste de la droite, que "les Français ne travaillent pas assez" ou qu'ils "partent à la retraite trop tôt". Il est pour "un régime national de base", qui serait forcément très faible puisqu'il prône par ailleurs "le développement des régimes de retraite complémentaires par capitalisation": le choix pour les travailleurs entre une retraite de misère ou l'obligation de prélever toute leur vie sur leur salaire de quoi assurer leurs vieux jours.

En matière de fiscalité aussi, le Front National envisage "la réduction de l'impôt sur les bénéfices avec un taux ramené à 10%", "l'écrêtement progressif des taux les plus élevés" pour l'impôt sur le revenu. Et il promet la suppression totale de celui-ci dans les cinq ans, pour "diminuer le poids de l'État". Cela signifie moins de service public, donc encore moins d'enseignants ou d'infirmières, et comme il faudra bien financer l'armée et la police, dont Le Pen prévoit le développement, des impôts indirects, les plus injustes et les plus lourds aux travailleurs.

Le FN propose, comme d'habitude, d'instaurer "la préférence nationale pour les emplois" et de réserver le RMI aux travailleurs français. Comme si les patrons faisaient une différence entre Français et immigrés lorsqu'ils les exploitent et lorsqu'ils ferment une usine! C'est tous à la rue, et point final.

Ces mesures le montrent à ceux qui pourraient encore en douter: le milliardaire Le Pen et son parti sont des deux pieds dans le camp du patronat. Et si certains croient que voter pour cette extrême droite peut être un moyen de mieux se faire entendre, ils donnent ainsi des armes à un représentant ouvert du patronat qui prône les mesures antiouvrières les plus extrêmes et dont les travailleurs seraient les principales victimes.

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