Allégements de charges, déficits budgétaires : Qui est responsable? qui en profite ?09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Allégements de charges, déficits budgétaires : Qui est responsable? qui en profite ?

Dans leur croisade contre les 35 heures, les ministres du gouvernement Raffarin n'ont pas hésité à mentir sans retenue. Selon eux, si le déficit budgétaire allait dépasser de beaucoup les 3% du revenu intérieur brut en 2004, c'était la faute au coût des 35 heures. Le ministre du Budget Lambert, relayé par celui de l'Économie, a ainsi laissé entendre que le gouvernement Raffarin n'y était pour rien, et qu'il subissait les conséquences des choix de l'ancien gouvernement Jospin.

Que les lois Aubry, à l'occasion des 35 heures, aient permis de distribuer des cadeaux au patronat sous forme d'allégements de charges sociales, c'est certain. Le gouvernement Jospin a ainsi augmenté de 60% en deux ans (en 2000 et 2001) le montant des exonérations de cotisations sociales patronales, portant à près de 16 milliards d'euros les exonérations compensées par l'État en 2001.

Loin de revenir sur ces cadeaux exorbitants, l'actuel gouvernement a revalorisé leur montant de 1,8% au 1er juillet 2002 et encore de 2% en 2003.

Et puis Fillon, le ministre du Travail et des Affaires sociales, a remplacé les systèmes imaginés par ses prédécesseurs (Juppé et Aubry) par un nouveau système encore plus avantageux. Il a l'énorme avantage pour tous les patrons de n'être même plus conditionné à une prétendue "contrepartie", comme le faisaient de façon hypocrite les lois Aubry, puisqu'il n'est plus lié à la réduction du temps de travail.

En application depuis le 1erjuillet dernier, le nouveau système est si peu désavantageux pour le patronat que celui-ci bénéficiera en 2004 de plus d'un milliard d'euros d'exonérations supplémentaires!

Ainsi, au total, le gouvernement aura porté le montant des allégements de charges sociales sur ce chapitre à 17,1 milliards d'euros en 2004.

Lorsque le nouveau système sera complètement en place, à partir de 2005, les cotisations sociales patronales bénéficieront d'une réduction de 26% sur les salaires équivalant au SMIC, et le dispositif sera dégressif jusqu'au montant de 1,7 fois le SMIC.

Alors, puisque ces cadeaux faits au patronat creusent le déficit du budget, que le gouvernement supprime donc toutes ces exonérations de cotisations sociales! À commencer par les mesures qu'il a lui-même promulguées dans le seul but de montrer à ses commanditaires du patronat qu'il pouvait faire encore mieux qu'un gouvernement dit de gauche.

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