Le nouveau barème de l'impôt sur le revenu, concocté par Raffarin, illustre bien l'injustice des prétendues baisses d'impôts.

La baisse de 3% de l'impôt sur le revenu décidée par le gouvernement pour 2004, qui vient s'ajouter aux 6% de baisse qu'il a décidés l'an dernier, aboutit à une réduction très importante de l'impôt pour les tranches supérieures de revenus alors que l'allégement est minime pour les revenus modestes. Raffarin a en effet fait baisser le taux qui s'applique à la tranche la plus haute de 52,75% à 48,09% alors que le taux le plus bas passe de 7,5 à 6,83%. Les riches contribueront de moins en moins à l'impôt sur le revenu, d'autant que toute une série d'exonérations supplémentaires, destinées à ceux qui ont des employés de maison ou les moyens de jouer les mécènes, réduisent encore la part qu'ils paient.

La part de l'impôt sur le revenu dans les recettes fiscales de l'État ne cesse de diminuer. Elle était encore de 21,7% en 1993 et ne sera que de 16,2% l'an prochain selon la nouvelle loi de finances.

Quant aux impôts indirects, qui ne sont pas proportionnels aux revenus, ils représentent plus de 62% des recettes fiscales, notamment la TVA que même les moins fortunés doivent payer à chaque achat. Elle représente à elle seule 47,5% des recettes fiscales de l'État. Et ces impôts-là, les plus injustes, il n'est pas question de les baisser.