La ville de Paris s’attaque aux vacataires de deux musées02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La ville de Paris s’attaque aux vacataires de deux musées

Le directeur des relations humaines chargé de la culture à la Ville de Paris vient d'envoyer une lettre aux vacataires du musée d'Art moderne et du musée Carnavalet, lettre dans laquelle il les informe que leurs contrats ne seront pas renouvelés.

Au musée d'Art moderne, fermé pendant un an pour cause de travaux, la fin de contrat pour les dix-sept vacataires a pris effet à partir du 28 septembre.

Au musée Carnavalet, elle touche treize vacataires sur quarante à compter du 26 octobre sous le prétexte que «les expositions temporaires pour lesquelles ils avaient été recrutés arrivent à terme.» Or, des vacataires concernés sont là depuis 25 mois et on n'a jamais vu d'exposition temporaire durer plus de trois mois...

Les vacataires n'ont pas l'intention de se laisser mettre à la porte sans réagir, malgré les pressions de la maîtrise qui leur conseille de ne pas bouger s'ils veulent être repris dans un an. Ils ont commencé à s'organiser pour revendiquer la réintégration des employés du musée d'Art moderne, le renouvellement du contrat de tous les vacataires et un statut au moins équivalent à celui des contractuels. Sur tous ces points, ils ont obtenu le soutien d'un certain nombre de titulaires...

Les vacataires n'ont en effet aucun statut. Ils n'ont pas de garantie d'emploi. Ils font les mêmes horaires que les titulaires et les contractuels, mais ils ne touchent pas la même paie; par exemple, les week-ends et les heures supplémentaires leur sont payés comme des heures en semaine. Leur salaire est calculé en fonction des heures effectuées et donc ils ne gagnent rien s'ils sont en vacances. Leur ancienneté n'est pas prise en compte. Ils remplissent pourtant les mêmes fonctions que les titulaires: ils sont surveillants, conférenciers, employés de bureau, personnels médicaux, enseignants, etc.

Les vacataires du musée d'Art moderne et du musée Carnavalet ont décidé d'aller voir leurs collègues des autres musées qui dépendent de la Ville de Paris. Une assemblée générale des agents du musée Carnavalet, titulaires et vacataires, s'est tenue mardi 30 septembre. Un syndicat a déposé un préavis de grève pour le 11 octobre sur la base de leurs revendications. Le 8 octobre, une délégation des vacataires accompagnée de représentants de ce syndicat doit être reçue par le maire-adjoint chargé de la culture à la Ville de Paris.

L'agitation qui commence chez les vacataires a toutes les raisons de se développer. Au total, ceux-ci représentent, en effet, un fort contingent des «précaires» - plus de 7000 - employés par la Ville de Paris qui a, de plus, recours à des CES, des emploi-jeunes: sur les 40000 employés, près d'un quart sont des précaires.

Delanoë, côté jardin, veut donner une image plus «branchée» de Paris. Côté cour, c'est la précarité pour des milliers d'employés. Le seul moyen de ne pas risquer de rejoindre la cohorte des chômeurs, c'est d'imposer l'embauche de tous les précaires qui le veulent.

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