STMicroelectronics : Les salariés de grenoble aux côtés de ceux de Rennes25/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1834.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics : Les salariés de grenoble aux côtés de ceux de Rennes

STMicroelectronics, quatrième fabricant mondial de semi-conducteurs, a annoncé, fin août 2003, sa décision de fermer son site de Rennes. Environ six cents salariés sont concernés, 465 en contrat CDI et 136 intérimaires.

Cette décision intervient environ six mois après la véritable déclaration de guerre que nous a faite le PDG du groupe, Pistorio, "de développer l'entreprise dans les zones à faible coût de main-d'oeuvre (l'Asie du Sud-Est, la Chine et l'Afrique du Nord) et de réduire l'implantation du groupe dans des zones à haut coût de main-d'oeuvre (USA et Europe)". Ces dernières années deux usines ont fermé aux États-Unis et au Canada, laissant sur le carreau plusieurs centaines de salariés. Des suppressions de postes ont eu lieu le mois dernier et d'autres sont programmées à très court terme dans une usine au Texas.

Au dernier comité central d'entreprise du 3 septembre, à Paris, nos camarades de Rennes sont montés à plusieurs cars et ont manifesté devant l'usine ST de Montrouge dans la banlieue parisienne. Le lundi suivant une délégation a été reçue par Nicole Fontaine, ministre de l'Industrie, UMP. Celle-ci s'est contentée de geler le plan pour deux mois. Pourtant cette entreprise franco-italienne, détenue à environ 17% par chacun des États, ne devrait pas avoir les mains libres mais rester sous leur tutelle. En effet, le pacte d'actionnaires mentionne que d'après le décret 94-214, signé par Balladur en 1994, le commissaire du gouvernement ou le contrôleur d'État peuvent faire opposition aux décisions prises par le conseil d'administration de ST, opposition devant être confirmée par le ministre chargé de l'Économie ou celui chargé de l'Industrie. Interrogée à ce sujet, la ministre a répondu qu'il n'était pas d'usage de s'immiscer de cette manière dans les affaires des entreprises. Alors, les manifestants de Rennes avaient bien raison d'afficher des slogans tels: "ST, patron voyou, État complice".

Le député PS de la circonscription de Crolles, ville proche de Grenoble, présent lors de l'inauguration de l'usine de production de Crolles 2, ne s'est pas du tout démarqué de la politique du gouvernement. Interrogé par France 3, il s'est contenté de bredouiller quelques mots pour justifier son manque de volonté de demander des comptes à ST à qui l'État et les collectivités locales ont accordé 543 millions d'euros en début d'année pour un projet, développé en commun avec Motorola et Philips.

En soutien aux camarades de Rennes et aussi par crainte de l'avenir sur l'usine de Grenoble, où nous sommes environ 2000, des assemblées se sont tenues pendant le CCE du 3 septembre, celui du 17 septembre et lors de la venue de camarades de Rennes qui ont fait la tournée des différentes usines de production de ST en France. Nous étions à chaque fois de cent à trois cents à marquer ainsi notre inquiétude et notre envie de ne pas nous laisser faire. Le scandale de la fermeture de Rennes et l'inquiétude pour les emplois sur Grenoble ne peuvent que favoriser la mobilisation des plus déterminés.

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