Rhodia Organique Saint-Fons (Rhône) : Grève pour les emplois25/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1834.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia Organique Saint-Fons (Rhône) : Grève pour les emplois

Depuis le 10 septembre, les opérateurs de la chaufferie sont en grève totale pour imposer à la direction qu'elle renonce à un projet visant à céder la gestion de leur atelier à Air Liquide. En effet ce projet entraînerait la suppression de 10 emplois sur 19 et, à plus long terme, la direction envisagerait qu'il n'y ait plus personne sur place car l'installation serait conduite depuis Belle-Etoile, un site voisin.

La direction prétend que les salariés de la chaufferie ne perdront rien puisqu'ils pourront choisir entre devenir salariés d'Air Liquide ou rester à Rhodia, sur un autre poste. Seulement voilà, ces derniers sont bien conscients qu'il s'agit au final de supprimer des emplois sur le site, et que ce sont autant de jeunes qui cherchent du travail qui ne trouveront pas d'emploi. Quant aux opérateurs qui se retrouveront à piloter la chaufferie, ils seront beaucoup moins nombreux pour surveiller des installations dangereuses.

Ce sont les raisons qui motivent les grévistes. Ils ont donc décidé, lors d'un arrêt complet de l'usine, de ne pas redémarrer la chaufferie qui fournit à l'ensemble du site la vapeur nécessaire au fonctionnement des installations. De nombreux ateliers ont débrayé, parce que nous sommes tous victimes de la politique de la direction en matière d'emploi, suite à plusieurs plans de restructuration imposés ces dernières années. Le manque d'effectifs se fait sentir partout. Il n'était pas rare cet été de voir des ateliers fonctionner en sous-effectif, avec des intérimaires insuffisamment formés, impuissants à intervenir en cas de problème grave.

La direction a tenté de briser la grève en faisant venir de la vapeur de Belle-Etoile. Elle a mobilisé des cadres n'ayant aucune compétence dans ce domaine pour surveiller l'alimentation du site en vapeur, et ce, malgré l'avis de l'inspection du travail qui avait décrété qu'il y avait "danger grave et imminent". De toute façon, cet apport de vapeur est resté insuffisant pour que l'on puisse redémarrer la totalité des installations. Du coup, au lieu de casser le moral des grévistes, les manoeuvres de la direction ont accru leur colère. Renforcés par la solidarité des autres opérateurs de l'usine, ils restent déterminés et unis dans la lutte.

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