Mesures contre les chômeurs : Révoltant !25/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1834.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures contre les chômeurs : Révoltant !

Plusieurs mesures brutales viennent d'être prises contre les chômeurs. Conjuguées avec l'envol du chômage, elles vont engendrer une explosion de la misère, en transformant des travailleurs, en Rmistes, en SDF.

Le Medef transforme des centaines de milliers de chômeurs indemnisés en "fin de droits"...

L'Unedic, organisme qui indemnise les chômeurs, cogéré par le Medef et les syndicats, a décidé de durcir les conditions d'indemnisation du chômage et d'en raccourcir la durée. Ces modifications, décidées en décembre 2002, concernent non seulement les nouveaux chômeurs, mais aussi, à partir de 2004, les anciens chômeurs dont les droits ont été "recalculés" et qui peuvent perdre jusqu'à 14 mois d'indemnités. Au moins 180000 chômeurs viennent d'apprendre qu'ils vont perdre leurs allocations au 1er janvier prochain. Et en 2004, 850000 chômeurs se retrouveront en fin de droits, l'Unedic leur volant plusieurs mois d'allocations!

En perdant leur indemnité, ces centaines de milliers de chômeurs vont alors basculer, dans le meilleur des cas, vers l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS). Cela signifiera une chute considérable de leur revenu, puisqu'à la place de 57% de leur ancien salaire net (et versé indépendamment des revenus du conjoint), cette allocation est d'un montant maximum de 406,8 euros (2668 F) pour une personne seule, avec un plafond maximum de revenu de 948,20 euros (6226 F) et réservée à ceux qui ont travaillé plus de cinq ans les 10 dernières années.

...Et le gouvernement transforme les "fins de droits" en RMIstes ou leur coupe les vivres

Face à l'afflux prévisible de bénéficiaires de l'ASS (financée non pas par l'Unedic mais par l'État), le gouvernement Raffarin vient de décider que l'ASS elle-même, versée jusque là sans durée maximum, serait limitée à deux ans pour les prochains bénéficiaires, trois ans pour ceux qui en bénéficiaient déjà. De plus, les chômeurs de plus de 55 ans verront leur ASS amputée de la majoration de 40% à laquelle ils avaient droit.

Dépossédés de leurs indemnités chômage puis de l'ASS, les travailleurs sans emploi, seront réduits au mieux au RMI, avec une nouvelle chute de leur revenu. En effet un RMIste touche quand il est seul au maximum 411,7 euros (2700 F), 617 euros (4050 F) à deux et 741 euros (4860 F) à trois membres de la famille, allocations familiales et logement incluses. De plus les trimestres de RMI ne comptent pas pour le calcul de la retraite.

Certains perdront même toute allocation. En effet les jeunes de moins de 25 ans n'ont pas droit au RMI. Et pour tous ceux et celles dont le salaire du conjoint (marié, pacsé ou concubin) dépasse le plafond autorisé, il n'y a aura ni ASS, ni RMI. Ils perdront aussi toutes indemnités et allocations.

Les travailleurs qui perdront leur emploi risquent rapidement de tomber dans la gêne, puis dans la misère.

Patronat et gouvernement:les licencieurs ne sont pasles payeurs

Pour justifier ces mesures, le patronat et le gouvernement mettent en avant les déficit de l'Unedic et de l'État, dont les chômeurs ne sont en rien responsables.

C'est au patronat qu'il faut demander des comptes: il licencie à tour de bras. Le gouvernement, de son côté, laisse le patronat licencier à sa guise. Il supprime lui-même des dizaines de milliers d'emplois utiles dans l'Éducation nationale, les services publics, en refusant de remplacer les départs en retraite.

Ainsi, non contente de supprimer leur emploi, la bourgeoisie veut priver brutalement les travailleurs licenciés de tout moyen d'existence. François Fillon, le dit cyniquement: "On ne peut pas indemniser le chômage indéfiniment".

Tous les travailleurs avec ou sans emploi sont visés

Les chômeurs sont les victimes directes de ces mesures. Mais l'ensemble du monde travail est concerné.

En effet aucun salarié ne peut dire qu'il conservera son emploi demain.

Et quelles sont les familles ouvrières qui ne comportent pas un ou plusieurs chômeurs en leur sein?

Le patronat, non seulement ne met pas la main à la poche pour indemniser les travailleurs qu'ils licencient, mais il pourra profiter de cette misère décuplée pour faire davantage pression sur les salaires. En effet il dira encore plus qu'aujourd'hui, à n'importe quel salarié: "Si vous n'acceptez pas mes conditions, je peux trouver des remplaçants bien moins cher payés et tout aussi qualifiés".

Et puis toute la société sera encore plus injuste, invivable.

Combien de drames humains, de vies brisées? Combien d'expulsions de logement qu'on ne pourra plus payer? Combien de jeunes seront laissés à eux-mêmes, jetés à la rue, réduits à la mendicité ou au banditisme? Combien de quartiers, de villes ouvrières deviendront des cités de la misère?

Mais qui sème la misère récolte la tempête.

Partager