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Dans les entreprises
Groupe automobile Peugeot-Citroën : Le recours à l'interim
Le groupe automobile PCA (Peugeot-Citroën) vient de passer une charte avec sept entreprises de travail temporaire. Un bien grand mot pour un texte qui prévoit de diminuer la durée totale des missions de travail temporaire, d'augmenter un peu le délai de prévenance avant de renvoyer un travailleur intérimaire, mais qui ne prévoit aucun engagement des patrons.
Rien qui améliore, en tout cas, la situation précaire dans laquelle vivent des milliers de travailleurs, jeunes le plus souvent. Cette prétendue charte n'est d'ailleurs même pas signée puisqu'aucun des patrons, représentant les entreprises d'intérim et encore moins PCA, n'a voulu s'engager... Ils se sont contentés d'apposer leurs logos!
Mais alors, pourquoi cette charte? Tout simplement parce que PCA voudrait faire oublier qu'il a été condamné plusieurs fois depuis deux ans par des tribunaux de prud'hommes suite à des plaintes d'intérimaires. Ces condamnations l'avaient obligé à verser des indemnités pour licenciement abusif (entre 9150 et 13750 euros), mais surtout elles ont mis en lumière son recours abusif au travail intérimaire.
De fait, le groupe automobile emploie en permanence 13000 travailleurs avec un contrat d'intérim, bafouant ainsi la législation qui précise que le recours à l'intérim n'est possible qu'en cas d'"accroissement temporaire de travail ou pour remplacer un salarié absent". 13000 postes de travail occupés en permanence par des intérimaires sur les 90000 dans la branche automobile du groupe, ce n'est pas rien. Ces salariés sont privés d'un salaire régulier et placés sous l'épée de Damoclès du licenciement, le délai de prévenance n'y changeant pas grand-chose.
Vendredi 12 septembre, PCA a donc présenté sa charte à la presse sans que quiconque lui fasse de louanges. Il était d'ailleurs assez évident que les prétendues avancées de la charte sont minces, voire représentent même un recul: les 18 mois maximum pour la durée de missions temporaires pour un intérimaire seraient remplacés par 11 mois. Et PCA ne s'est pas engagé à embaucher, en CDI.
Toutes les grandes entreprises, surtout industrielles, ont recours au travail temporaire qui est, pour elles, un moyen de licencier sans même se donner la peine de faire des plans dits sociaux. Le nombre de salariés intérimaires ne cesse d'augmenter. Selon l'Unedic, ils seraient 634500 actuellement. Dans l'industrie automobile, les intérimaires représentent 12% de l'effectif total. Et en ce moment, des centaines d'entre eux sont licenciés à Sochaux et à Poissy.