GIAT Industries Saint-Chamond (Loire) : Les travailleurs contre les suppressions d'emplois25/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1834.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

GIAT Industries Saint-Chamond (Loire) : Les travailleurs contre les suppressions d'emplois

Les travailleurs de GIAT Industries de Saint-Chamond, Saint-Etienne et Roanne se sont retrouvés à plus d'un millier dans les rues de Saint-Etienne, lundi 22 septembre, contre le plan de suppressions d'emplois qui les menace depuis avril dernier.

C'est à cette date que la direction de GIAT Industries, entreprise d'État qui fabrique les armements terrestres, avait annoncé un plan qui visait la fermeture de trois usines (Tarbes, Saint-Chamond et Cusset dans l'Allier) et la suppression de près de 4000 emplois, sur les 6 250 que compte actuellement cette entreprise.

Avril et mai avaient vu le début de la mobilisation. À Saint-Chamond, les salariés avaient cessé le travail et organisé diverses actions. Cela n'avait abouti qu'à un pas de côté de la direction: elle acceptait de discuter son plan lors de plusieurs Comités Centraux d'Entreprise (CCE) qui allaient s'étaler sur plusieurs mois.

Les CCE ont eu lieu mais, de reculs significatifs de la direction, il n'y en eut point. Sauf si l'on prend en compte la promesse récente de reporter au 1er juillet 2004 plutôt qu'au 1er janvier de la même année la date de notification des suppressions de postes.

Dans son plan, la direction avait annoncé qu'elle proposerait des mutations à une partie du personnel, ceux ayant un statut de fonctionnaires et ceux dits OSD (ouvriers sous décret) les anciens personnels des arsenaux et des places en CDI aux autres, couverts par les conventions collectives de la métallurgie.

Selon la CGT, "sur les postes de reclassement au ministère de la Défense qui ont été présentés, 85% entraîneraient des mobilités géographiques importantes" avec, pour certains, des détériorations du contrat de travail.

Il n'est donc pas étonnant que la mobilisation ait repris avec vigueur à la rentrée.

À Saint-Chamond, les travailleurs ont effectué plusieurs débrayages. Le jeudi 18 septembre, une assemblée générale organisait une consultation pour décider des actions à mener. Des deux propositions furent mises au scrutin à bulletins secrets: grève de deux heures par jour ou grève de quatre heures par jour avec blocage de l'entreprise. La première l'emporta, mais de quelques voix seulement.

L'objectif du débrayage et de la manifestation du lundi 22 était d'aller "secouer" les élus locaux rassemblés à la foire de Saint-Étienne pour la "journée des maires". À l'entrée de cette foire, le cortège ouvrier fut arrêté par les grilles fermées derrière lesquelles se tenait un cordon de CRS.

Les élus de droite, députés et maire de Saint-Etienne, sont sortis pour dialoguer. Alors que ces messieurs parlent de leur "solidarité" avec les travailleurs, ils eurent droit à quelques jets d'oeufs et aux sifflets des travailleurs. Il serait, bien sûr, illusoire de penser que ces serviteurs du grand patronat puissent rompre leur solidarité avec un gouvernement qui a donné son accord à ce plan de suppressions d'emplois. Un plan qui prévoit de rayer l'usine de Saint-Chamond et ses 685 salariés de la carte, et de réduire les effectifs de celle de Roanne de 1 200 à 500, alors que les travailleurs de ces entreprises pourraient être utiles dans bien des productions

Les travailleurs étaient contents de se retrouver nombreux, avec leurs collègues des autres sites de la Loire. De quoi donner du tonus pour les actions qui vont continuer dans les jours à venir..

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