Charles Millon, le vieux jeune loup de la politique lyonnaise, ancien ministre de la Défense du gouvernement Juppé, vient d'obtenir une sinécure: le poste essentiellement honorifique d'ambassadeur auprès de la FAO, l'organisation de l'ONU qui est chargée des questions relatives à l'alimentation, et de l'agriculture.

Il s'agit de faire place nette pour l'atterrissage électoral, dans la région lyonnaise, d'un autre ambitieux, Perben, l'actuel ministre de la Justice.

Millon, naguère dirigeant de la droite de cette région, s'était fâché avec une partie de ses amis pour s'être trop ouvertement acoquiné avec le FN pour devenir président de l'Assemblée régionale Rhône-Alpes à l'issue des élections régionales de 1998.

Millon conservait de notables appuis dans la région. En échange d'un éloignement, au moins provisoire, de la marmite politicienne lyonnaise, le voici nommé par la grâce de Chirac à un poste qui lui garantit son train de vie et une retraite heureuse. Oubliés les reproches de compromission avec l'extrême droite. Quant au point de chute, il ne manque pas de sel: pour quelqu'un qui va à la soupe, l'organisation alimentaire de l'ONU était effectivement toute trouvée.