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Leur société
La canicule en débat à la fête de l'Huma
Un débat sur les hôpitaux et la canicule était organisé dans le cadre de la fête de L'Humanité, le 14 septembre, avec, à la tribune, un psychiatre des hôpitaux de Paris, une dirigeante de la fédération Santé CGT, une responsable du PCF et Alain Lhostis. C'est à ce conseiller municipal PC de Paris que Delanoë a délégué sa fonction de président du conseil d'administration de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, qui lui revient en tant que maire de la capitale.
Les trois premiers mettaient en cause, à divers niveaux, la politique du gouvernement. La militante du PCF incrimine même les gouvernements précédents, et l'attitude de son parti à cette époque, parlant des choix budgétaires qui aboutissent à la pénurie de personnel et de lits. Lhostis, en revanche, parle plutôt de son retour anticipé de vacances, de sa visite à divers établissements et des messages de solidarité qu'il a écrits aux hospitaliers.
Le ton du débat est monté quand, de la salle, des hospitaliers sont intervenus: d'abord une soignante de Bicêtre qui conclut son témoignage par un souhait que tout le monde se remette en grève. Puis un employé de Beaujon rappela les conditions catastrophiques du mois d'août: pas de bouteilles d'eau, presque pas de vaporisateurs ni de ventilateurs, les pompiers arrosant les vitres de Necker pour faire tomber la température au-dessous de 40°, le chef des urgences de Beaujon criant au milieu des brancards: "Cette dame va mourir faute de lit pour l'hospitaliser!", les heures supplémentaires et les postes doublés, etc. L'idée que le gouvernement aurait pu recruter des volontaires pour hydrater les personnes âgées, puis que le gouvernement aurait pu réquisitionner les grands hôtels climatisés, fut applaudie.
La responsable du PC a mis en avant des mesures à prendre pour lutter contre les économies budgétaires: suppression de l'impôt sur la masse salariale, qui frappe le budget des établissements; TVA à taux zéro pour les hôpitaux. D'excellentes suggestions que le gouvernement de gauche n'a pas reprises durant les années où il l'aurait pu.
Lhostis, en défenseur de l'AP, a répondu que celle-ci avait pris des mesures, sous forme d'un plan "chaleur extrême", bien avant que le gouvernement ne mette en place le "plan blanc", et surtout qu'il ne fallait pas mettre en cause l'administration, car au même moment, la nouvelle directrice générale de l'AP, venue du groupe LU-Danone, remplaçait les cadres autour d'elle par des gens du secteur privé.
L'ambiance du forum montrait pourtant que les travailleurs présents, hospitaliers ou non, n'avaient pas vraiment vu l'effet du plan "chaleur extrême", et n'avaient aucune envie de mettre en sourdine leur mécontentement...