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États-Unis : Pendant la "reprise" le chômage continue
Selon les instituts officiels des États-Unis, l'économie de ce pays, qui était entrée en récession en mars 2001, en était sortie en novembre 2001. Après ces trois trimestres consécutifs de baisse du Produit Intérieur Brut, commençait donc une période qualifiée de période de reprise économique. Mais comment prendre au sérieux une telle définition lorsque les mêmes instituts reconnaissent que cette période a vu se poursuivre la hausse du chômage?
En effet, l'économie américaine a perdu 1 million d'emplois depuis la fin de la récession, après en avoir perdu 1,6 million pendant celle-ci, soit au total 2,6 millions d'emplois en moins depuis mars 2001. Ce qui fait que le taux officiel de chômage s'établissait à 6,1% en août dernier, contre 5,6% en novembre 2001 et 4,2% en mars 2001.
Cette forte chute du nombre de travailleurs ayant un emploi est la pire depuis la Grande Dépression qui commença en 1929. Il faudrait d'ailleurs ajouter au chiffre de chômeurs, le nombre de personnes dites "découragées", c'est-à-dire qui, sans emploi, n'en recherchent plus et ne sont donc pas comptées dans les statistiques. Les analystes américains estiment à deux millions le nombre actuel de ces "découragés": pris en compte dans les statistiques, il porterait à 7% le chiffre officiel du chômage.
Alors que le secteur public créait 600000 emplois depuis mars 2001, le secteur privé, lui, en a supprimé 3,2 millions, dont la moitié dans l'industrie, qui a ainsi perdu 14% de ses effectifs.
Il n'est donc pas difficile d'imaginer quelles conséquences négatives une telle situation a pu avoir sur les conditions de travail, de salaires et de vie de la population laborieuse.
Cela a été aggravé par la politique budgétaire menée par les gouvernants, aussi bien au niveau fédéral qu'au niveau des divers États. (Voir article ci-dessous).
Certes, depuis la publication de ces chiffres indiquant que la reprise annoncée n'en était pas une, la presse nous en a fourni d'autres tendant à prouver que, ces derniers temps, l'économie américaine était vraiment en train de décoller. Et certains de penser que cela pourrait suffire à aider à une reprise des affaires en France. Un seul chiffre devrait pourtant donner à réfléchir: sur les 2,3% de croissance de l'économie américaine annoncée pour le deuxième trimestre 2003, 70% sont attribuables à l'augmentation des dépenses militaires. Augmenter de telles dépenses pour assurer le taux de profit du grand capital, ce n'est pas vraiment une recette nouvelle, et elle indique bien ce que vaut ce système capitaliste.