Thomson Rennes : En grève contre les licenciements11/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Rennes : En grève contre les licenciements

Le 3 juin dernier, la direction de Thomson à Rennes (800 salariés répartis en deux entreprises, TBS et TMM, dont les deux tiers d'ingénieurs dans des bureaux d'étude et de recherche) annonçait un plan de 60 suppressions de postes à TMM.

Le personnel avait réagi en réclamant qu'il n'y ait ni licenciement, ni mutation forcée, et en organisant des journées d'action (grève sur place ou montée au siège parisien de Thomson) qui toutes avaient été des succès.

Fin août, la direction a enclenché la procédure qui doit lui permettre l'envoi des lettres de licenciement dans la première quinzaine d'octobre. On craint une quarantaine de licenciements.

Au début de l'été, elle avait évoqué de possibles reclassements dans d'autres filiales. Elle avait fait mine de s'intéresser à des "contre-propositions" rédigées par des élus du Comité d'entreprise et un certain nombre de salariés. Tout cela a contribué à renforcer l'illusion que les licenciements pourraient être évités en faisant l'économie d'une épreuve de force.

Mais, depuis la fin août, les masques tombent et de plus en plus de salariés sont convaincus que les vagues promesses de la direction depuis début juin n'ont servi qu'à nous lanterner pour gagner du temps.

Un mouvement de grève a été déclenché mardi 2 septembre grâce à l'impulsion de plusieurs dizaines de salariés des secteurs les plus touchés par le plan de licenciements.

Une assemblée générale s'est réunie ensuite tous les jours en fin d'après-midi pour reconduire le mouvement. Des assemblées de grévistes ont eu lieu en permanence tout au long de la journée pour discuter des problèmes et organiser les actions, comme par exemple la diffusion de tracts à la population. A cette occasion, nous avons pu vérifier que beaucoup de travailleurs se sentent concernés par ces vagues de licenciements et sont conscients de la nécessité d'une riposte pour les arrêter.

La première semaine, le mouvement a rassemblé entre 60 et 100 grévistes chaque jour, le principal problème étant la difficulté d'étendre le mouvement plus largement. Beaucoup de travailleurs savent que la grève est notre seule arme, mais ils hésitent encore à s'engager dans une épreuve de force. Ils attendaient beaucoup d'une réunion, tenue lundi 8 septembre, entre élus du Comité d'entreprise et direction générale, en particulier quant à l'annonce de reclassements.

Côté direction, cette réunion n'a rien apporté de nouveau. Mais, pour nous, elle a été l'occasion d'une mobilisation massive: les trois quarts de l'effectif de TMM, avec le renfort d'une partie de l'effectif de TBS, étaient en grève. Une soixantaine d'entre nous ont perturbé le départ des directeurs parisiens en bloquant leur taxi et en les poursuivant dans les couloirs aux cris de "Y en a ras-le-bol, de ces guignols, qui licencient pour faire plus de profit!"

À l'assemblée générale qui suivit, cependant, la détermination n'était pas assez grande pour reconduire la grève une journée de plus.

Mais des actions ont été décidées pour tous les autres jours de la semaine dont, plus particulièrement, un rassemblement avec nos collègues de ST-Microélectronics qui luttent contre le projet du groupe STM de fermer son usine de Rennes.

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