C'est sans doute la première fois qu'une telle faille apparaît publiquement entre le gouvernement et une partie de sa majorité. Et sur un sujet crucial; pas le sort des personnes âgées ni les retraites, pas le chômage ni l'Education nationale, mais beaucoup plus sérieux: l'éventuelle augmentation de la taxe sur les vins.

Dès que le projet du ministère des Finances a été dévoilé, les représentants des régions viticoles ont aussitôt protesté, et Juppé député-maire de Bordeaux a déclaré: "...Augmenter cette taxe au moment où l'on parle de la baisse des impôts, je pense que cela n'est pas tout à fait opportun, ni même du tout opportun".

Le ministre délégué au Budget, lui-même, a déclaré: "Je suis un vieux parlementaire qui a rarement vu l'augmentation des taxes sur le vin".

Devant le tollé, qui vient des propres rangs de la droite, le projet du gouvernement a peu de chance d'être maintenu. On ne plaisante pas avec la filière viticole, ses patrons, ses députés et ses électeurs. Alors, si Raffarin veut gouverner en père-pinard, il va devoir mettre de l'eau dans ses taxes.