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SNCF : Les mauvais prétextes de gallois
Nouvelles suppressions de trains de nuit, de liaisons transversales comme Lyon-Nantes, de dessertes, et nouvelles fermetures de lignes: l'imagination de la SNCF pour faire des économies et restreindre le service public ne chôme pas. Mais ce n'est pas encore assez.
Une fois de plus, son président, Louis Gallois, vient d'annoncer des révisions à la baisse des effectifs cheminots sous prétexte de déficit aggravé. Cette fois-ci, il ajoute aux raisons servies habituellement (comme l'augmentation par RFF -Réseau ferré de France- des péages exigés pour la circulation des trains sur les voies dont RFF est propriétaire; comme la baisse du trafic marchandises ou la concurrence européenne, etc.), les grèves de mai-juin contre la réforme des retraites. Elles auraient coûté à la SNCF 250 millions d'euros, somme qui s'ajouterait aux 144 millions de déficit prévus pour l'année 2003. La conclusion qui accompagne ces chiffres assénés par la direction générale, est qu'il va falloir faire de nouvelles économies, en priorité sur les effectifs.
Non seulement la SNCF n'embauche plus depuis des années en nombre suffisant pour compenser les 35 heures et les départs en retraite, mais elle annonce qu'elle bloque toute embauche jusqu'à nouvel ordre.
Au moment de la présentation du budget 2003 de la SNCF, Gallois avait décidé que près de 1 300 postes de travail, libérés par des départs en retraite en particulier, seraient purement et simplement supprimés. Aujourd'hui, il prépare un budget rectificatif qui prévoit 3280 postes de travail non remplacés, chiffre largement sous-estimé selon les organisations syndicales qui ont très probablement raison.
Pour la direction SNCF, il reviendrait encore une fois aux cheminots de faire les frais de sa politique de rentabilité et d'économies. Car s'il y a beaucoup moins d'embauches, il n'y a pas une baisse en proportion de la charge de travail. D'ailleurs les directions locales, d'établissements, ne se gênent pas pour faire pression sur les travailleurs et pour rogner y compris sur l'attribution des congés et des repos.
Reste à savoir si les cheminots accepteront encore longtemps de subir la politique de la direction.