Saint-Denis : Suppressions sauvages de classes11/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : Suppressions sauvages de classes

Vendredi 5 septembre, les parents d'élèves et les enseignants de quatre écoles primaires de Saint-Denis ont eu la surprise d'apprendre que l'inspectrice départementale fermait quatre classes, déjà constituées dans ces écoles pourtant classées en zone sensible (c'est-à-dire des écoles qui devraient normalement avoir plus de moyens). À Saint-Denis, comme dans beaucoup d'autres endroits, la rentrée n'est pas encore effective. Certains enfants reviennent de l'étranger et parfois les familles n'ont pas réussi à obtenir un billet en temps et en heure. Au sein de l'Éducation nationale, tout le monde le sait, même l'inspectrice. Mais cette dernière n'a pas voulu tenir compte des élèves absents (y compris de ceux pour qui les parents avaient envoyé un mot d'excuse) ni des protestations des instituteurs et a compté par exemple 304 élèves à l'école élémentaire Marcel-Sembat, soit beaucoup moins que le nombre d'inscrits. Elle a donc décrété arbitrairement que cela justifiait la fermeture d'une classe, ordonnant sans ménagement à la jeune institutrice qui avait déjà pris ses fonctions d'aller dans un autre établissement. L'inspection départementale a opéré le même calcul dans les trois autres établissements.

C'était compter sans les parents d'élèves et les instituteurs des écoles concernées, qui ont bien vu que l'inspectrice se saisissait du premier prétexte venu pour économiser des postes et pratiquer ainsi la politique du fait accompli. Dès samedi 6 septembre, les parents de l'école Marcel-Sembat s'invitaient dans le bureau de l'inspectrice qui ne voulait pas en démordre. Lundi 8, deux écoles au moins étaient occupées, et c'est à plus d'une centaine de personnes que l'inspectrice a dû cette fois opposer une fin de non-recevoir. Entre temps, elle s'est tout de même déplacée pour recompter les présents dans l'école Marcel-Sembat et a retrouvé 30 élèves, les effectifs de l'école passant donc de 304 à 334 élèves.

D'ores et déjà, la suppression de la classe, dans cette école au moins, ne peut plus se justifier, mais les parents attendaient encore une décision officielle et devaient se rendre à l'inspection académique le lendemain. Dans tous les cas, il serait nécessaire que cette inspectrice retourne à l'école pour apprendre à compter. En attendant on apprenait, le mardi 9 un recul partiel de l'administration sur ce problème dans plusieurs établissements.

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