Une "erreur de parcours", a prétendu Luc Ferry, le ministre de l'Éducation nationale, en parlant de la mesure réduisant à partir du 1er juillet les allocations d'aide au logement pour les étudiants. Au passage, il a commis une deuxième "erreur", oubliant que cette décision ne visait pas seulement les étudiants, mais aussi d'autres jeunes de moins de 25 ans, salariés en CDD et en CDI.

Le gouvernement a fini par reculer sur cette baisse de l'aide au logement dénoncée notamment par l'Unef, syndicat étudiant qui avait lancé une pétition à ce sujet.

Après son rôle peu glorieux face à la grève du personnel de l'Education nationale au printemps, Ferry a saisi cette occasion pour jouer au personnage ouvert au dialogue: "Un bon gouvernement, a-t-il déclaré, ce n'est pas un gouvernement qui a raison tout le temps et qui est toujours parfait dès le début, mais c'est un gouvernement aussi qui écoute et corrige le tir quand il le faut".

Le tir n'est pas encore vraiment corrigé, puisqu'il n'a annoncé que la suspension des décrets d'application, et non leur retrait pur et simple. La décision définitive ne doit être prise qu'après le rapport d'un parlementaire sur l'état du logement étudiant. C'est la façon qu'a le gouvernement de faire ses mauvais coups: une décision prise en douce, un recul sourire aux lèvres devant les caméras, mais qui n'efface pas vraiment la menace.