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STMicroElectronics Rennes : 600 emplois supprimés
Les 600 salariés (465 embauchés et 135 intérimaires) de l'usine STMicroElectronics de Rennes ont appris le 22 août dernier la décision de la direction du groupe de fermer l'usine.
Le groupe STMicroElectronics est le quatrième fabricant mondial de semi-conducteurs et le numéro un des circuits intégrés pour décodeurs numériques. Il emploie 43000 personnes dans le monde dont 9600 en France. Ses bénéfices ont été de 429millions de dollars en 2002 (+67% sur un an) et de 160 millions de dollars sur la première moitié de 2003. Son capital, à travers différentes filiales, est détenu au tiers par les États français et italien (autour de 17% chacun).
L'usine de Rennes a été rénovée en 2000 et rapporte de l'argent. Mais pour augmenter encore les profits, la direction veut regrouper une partie de la production en Asie du Sud-Est où les coûts de production seraient moindres.
Elle prétend reclasser tous les embauchés dans les autres usines françaises, situées en Indre-et-Loire, en Isère et dans les Bouches-du-Rhône! Elle sait très bien que la grande majorité des travailleurs de l'usine ne pourra pas accepter ces mutations. Quant aux intérimaires, ils ont déjà été «remerciés».
STMicroElectronics vient s'ajouter à la liste déjà longue des grands groupes qui affichent des profits arrogants et qui, pour les augmenter encore, n'hésitent pas à jeter des travailleurs à la rue.
Les élus locaux y vont de leurs discours compatissants, mais pour réclamer de nouvelles aides publiques pour les patrons. La municipalité socialiste de Rennes n'est pas en reste, qui affirme que le bassin d'emploi de Rennes peut «amortir» le choc.
Le groupe STMicroelectronics a déjà été copieusement arrosé d'aides nombreuses. Pour son usine de Rennes, il a reçu plusieurs millions d'euros d'avances du Conseil régional et du District de Rennes. Il a touché 543 millions d'euros en 2002 pour la construction de sa nouvelle usine commune avec Philips et Motorola à Crolles en Isère, usine qui a été inaugurée par Chirac début 2003.
Les aides n'ont donc pas manqué. Pas plus qu'elles n'ont manqué au groupe Mitsubishi pour installer près de Rennes, à Vitré, une usine de téléphones portables qui a fermé l'an dernier (1000 salariés ont perdu leur emploi).
Les salariés de l'usine rennaise ont manifesté une première fois le 26 août. Cent cinquante personnes se sont rassemblées en début d'après-midi devant les grilles de l'usine, située dans un quartier populaire de la ville, pour rallier le centre de la ville. Le cortège a grossi tout au long du parcours. La population, scandalisée par cette fermeture, est solidaire des ouvriers de STMicroElectronics et nombreux sont ceux qui ont rejoint la manifestation. Au moins 500 personnes étaient présentes à la fin au rassemblement devant l'hôtel de ville, dont une trentaine de salariés de Thomson, autre entreprise locale touchée par un plan de 60 licenciements.
Une nouvelle manifestation, à Paris cette fois, a été organisée le 3 septembre, jour où la direction devait officiellement annoncer la fermeture.
La direction n'a pas fini de nous entendre... jusqu'à ce qu'elle remballe son projet de licenciements.