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Dans le monde
Espagne : Retour en force de la religion dans les écoles publiques
Une nouvelle réforme de l'éducation entrera en vigueur dès la rentrée. Une matière appelée «Société, culture et religions» sera obligatoire à tous les niveaux de l'enseignement public, y compris pendant la première année de baccalauréat.
Elèves et familles pourront choisir entre deux options. L'une sera ouvertement confessionnelle et son contenu sera décidé par l'Eglise catholique qui désignera les enseignants, que l'État aura la charge de rétribuer. L'autre, nommée «Fait religieux», se voudra plus culturelle. Jusqu'à présent, la religion avait déjà une large place dans les écoles publiques: on pouvait choisir entre «Religion catholique» et «Éthique», et l'école publique gardait la porte largement ouverte aux curés et aux religieux.
Les socialistes au pouvoir n'avaient jamais osé remettre vraiment en cause cet héritage du franquisme. Mais ce qui est nouveau aujourd'hui ce n'est pas seulement l'accent mis sur l'importance de la religion, mais le fait que cette matière, obligatoire, sera enseignée plusieurs heures par semaine (autant dans certaines sections que les sciences naturelles!). De plus, elle comptera au même titre qu'une autre matière pour le passage à la classe supérieure ou pour un examen comme le baccalauréat.
Le gouvernement, par cette réforme, donne à l'Église, dans l'enseignement public, un poids aussi grand que dans les années du franquisme, où la religion, cependant, n'était pas une matière d'examen. Curés et religieux vont ainsi pouvoir vivre aux frais de l'État et peser encore plus dans la formation des jeunes. Et c'est d'autant plus choquant que dans ce pays, où l'on peut en remplissant sa feuille d'impôt dire si l'on veut cotiser pour l'Église, 27% seulement des familles cochent cette case.
Ce qui montre que ceux qui se revendiquent officiellement de leur appartenance à l'Église catholique sont minoritaires en Espagne. N'empêche que cette minorité impose sa loi.