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Leur société
Colombes (92) : Pas de cantine pour les enfants de chômeurs !
À Colombes, depuis des années, on incite dans les écoles les parents sans emploi à ne pas mettre leurs enfants à la cantine. Pour cette rentrée 2003, la mairesse UMP, ex-RPF, a décidé d'en faire une règle générale: il s'agit désormais de ne permettre l'inscription à la cantine qu'aux enfants dont les deux parents travaillent.
Ces parents remplissent une fiche d'inscription appelée «Contrat municipal à la restauration scolaire» à laquelle ils doivent impérativement joindre une attestation de leur employeur.
Les enfants dont les parents sont au chômage ne pourront être inscrits à la cantine que deux jours par semaine, mais il faut que ces deux jours soient fixés en septembre pour toute l'année.
Comme l'explique la mairesse, les demandeurs d'emploi n'ont qu'à prendre leurs rendez-vous d'entretiens d'embauche à d'autres moments qu'aux heures de cantine, qui sont fixées entre 11h30 et 13h30. Sachant que ces mêmes parents sont obligés de récupérer leurs enfants à l'école dès 16h30, c'est une manière d'entraver les recherches de travail des parents. Le pire, c'est que dans les «familles monoparentales», si le parent est au chômage, il ne peut pas mettre du tout ses enfants à la cantine.
Pour justifier cette mesure, la mairesse prétexte la création de 13 classes cette année et des sureffectifs que cela entraîne dans les cantines scolaires. En réalité, elle s'en prend depuis deux ans aux familles des classes populaires.
Beaucoup d'enfants des milieux les plus modestes n'ont souvent comme seul repas chaud ou simplement équilibré dans la journée que celui qu'ils prennent à l'école.
À la veille de la rentrée, vu les conditions imposées dans le «contrat municipal», il y avait, par rapport à l'an dernier, un millier de demandes d'inscription à la cantine en moins. Mais une pétition a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures. Et, maintenant que l'école a repris, les parents vont pouvoir plus facilement se regrouper pour obtenir un droit élémentaire: celui de pouvoir inscrire leurs enfants à la cantine.