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Leur société
Pour la régularisation des sans-papiers, manifestons le 23 août
Il y a sept ans, le 23 août 1996, les CRS envoyés par le gouvernement de Chirac, Juppé et Debré alors en place, fracturaient à coups de hache les portes de l'église Saint-Bernard occupée par plusieurs centaines d'étrangers sans papiers qui demandaient que leur situation soit régularisée. Le mouvement pour la régularisation des étrangers que des lois successives avaient bien souvent transformés en sans-papiers se développait alors déjà depuis un an.
Mais les dirigeants des partis de gauche, qui appuyaient alors cette lutte, s'empressèrent, une fois au pouvoir, en juin 1997, d'oublier leurs promesses. Les lois Pasqua-Debré n'ont pas été abrogées comme l'avait laissé entendre le PS et le gouvernement de Jospin n'a pas procédé à la régularisation des sans-papiers qui en faisaient la demande.
Depuis 2002, le gouvernement Chirac-Sarkozy multiplie les réformes visant à rendre encore plus précaire la situation des étrangers. Tandis que la loi sur l'asile politique a été modifiée récemment dans un sens restrictif, diverses mesures rendent l'obtention d'un titre de séjour de plus en plus difficile.
D'une part les demandeurs de visa seront systématiquement fichés avec un relevé de leurs empreintes, et d'autre part les personnes désirant accueillir des amis ou de la famille seront elles aussi soumises à des contrôles et fichées.
Par ailleurs, la durée de rétention des étrangers arrêtés sans titre de séjour est rallongée et passe à 32 jours; et le gouvernement ne cache pas sa volonté de multiplier les expulsions.
Autre aggravation de la situation des étrangers désireux de s'établir durablement en France: l'accès au titre de résident avec une carte de dix ans ne sera possible qu'après cinq, alors qu'actuellement elle peut être demandée au bout de trois ans. Quant aux nouveaux immigrés en situation irrégulière, l'administration sélectionnera les «bons candidats» parmi ceux qui demanderont un «contrat d'intégration» où ils seront étroitement contrôlés. Enfin le gouvernement a multiplié les déclarations annonçant la chasse à la «paternité de complaisance» et aux mariages mixtes dont les maires pourront encore plus contrôler la validité.
Comme chaque année, la Coordination nationale des sans-papiers organise une manifestation pour rappeler les événements d'août 1996 et montrer que la lutte des sans-papiers doit continuer.
Lutte Ouvrière appelle à participer à celle qui aura lieu cette année
à Paris,le samedi 23 août à 14 heures,de la place de la Républiqueà l'église Saint-Bernard.