Métaleurop : Complices de voyous14/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métaleurop : Complices de voyous

Mercredi 6 août, le gouvernement a été débouté de sa demande d'expertise financière qui, espérait-il, aurait pu contraindre Glencore (Groupe suisse spécialisé dans le négoce de métaux et actionnaire à 33% de Metaleurop S.A) à dépolluer le site de Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais. Le gouvernement est même obligé de payer à Glencore ses frais d'avocats.

C'est là le dernier épisode en date d'une bataille juridique entre un gouvernement pourfendeur des «patrons voyous», les mêmes patrons voyous qui n'ont pas hésité à jeter à la rue des centaines de salariés et à polluer toute la région.

Dès l'annonce, le 19 février 2003, de la fermeture de l'usine de retraitement des métaux, à Noyelles-Godault, les membres du gouvernement avaient dénoncé les exactions de Glencore. Plusieurs ministres s'étaient dits «scandalisés» par la décision du groupe de fermer une usine qui employait 830 salariés, Francis Mer, était paraît-il «révulsé», François Fillon annonçait son intention d'engager des poursuites contre la direction de l'entreprise. Chirac quant à lui, s'était dit «indigné» et dénonçait «les agissements scandaleux de Metaleurop». Fin février, Raffarin, affirmait même que «ces patrons voyous auraient des comptes à rendre à la République».

Et pourtant, dès le début mars, les avocats de Glencore ont été invités à prendre contact avec le gouvernement pour tenter de trouver une solution à l'amiable. Glencore aurait alors proposé 32 millions d'euros afin de solder la liquidation de Metaleurop, en échange de l'arrêt de poursuites judiciaires. Ces 32 millions n'étaient d'ailleurs pas entièrement destinés aux victimes de la fermeture de la fonderie puisque 10 millions étaient réservés aux créanciers de l'entreprise et 10 autres millions aux communes, au titre du manque à gagner de la taxe professionnelle.

Ces négociations n'ont semble-t-il pas abouti et c'est finalement les pouvoirs publics qui ont déboursé pas moins de 34 millions d'euros pour le plan social.

Les déclarations tonitruantes, les dénonciations de «patrons voyous» et les procédures judiciaires n'étaient, en fait, qu'un écran de fumée destiné à cacher une négociation en sous main, où seuls ont compté les intérêts des capitalistes licencieurs et pollueurs et où ont été absentes toutes autres considérations sur la situation des travailleurs et plus généralement de la population locale qui subit, depuis plusieurs mois, les conséquences dramatiques de la fermeture de la fonderie.

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