L’hypocrisie des leçons de civisme14/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’hypocrisie des leçons de civisme

Alors que la canicule expose d'une façon dramatique le manque de moyens des hôpitaux, l'inconfort de nombreuses maisons de retraite et que des dizaines de personnes sont mortes faute d'avoir pu être protégées de la chaleur et de la déshydratation; alors que la production agricole, l'élevage sont sinistrés, le gouvernement, bien qu'en vacances, a tout de même dû se manifester.

C'est la ministre de l'Écologie qu'on a envoyée au charbon... pour recommander à la population d'économiser l'énergie. Sinon le gouvernement décidera des coupures d'électricité !

Le remède de Roselyne Bachelot, c'est de s'abstenir de faire marcher la climatisation, de réduire l'utilisation des ventilateurs, des gros appareils électro-ménagers, d'utiliser des ampoules de faible intensité...

Elle a poussé le ridicule jusqu'à couper la climatisation dans son ministère, lors de sa conférence de presse.

Sous prétexte de préserver l'environnement, c'est à la population qu'on demande de renoncer à ce qui peut lui permettre justement de se protéger des trop grandes chaleurs, alors que les moyens manquent encore cruellement dans ce pays, ne serait-ce que pour une protection correcte des personnes fragiles.

Non, le gaspillage de l'énergie, ce n'est pas à la population et à son prétendu manque de «civisme» qu'il faut le reprocher, mais bien aux monstrueux gaspillages engendrés par la société capitaliste.

Car du gaspillage, il y en a !

La société, qui n'est pas capable d'organiser un système de transport collectif pratique et bon marché, fait tout pour favoriser les magnats de l'industrie automobile. Parmi les innombrables gaspillages des industries de l'armement, le gouvernement vient de décider la construction de nouveaux avions sans pilotes. Et ne parlons même pas des guerres qui ravagent la planète et qui sont rien moins qu'écologiques !

Les capacités scientifiques, techniques, industrielles du 21e siècle permettraient de préserver la planète tout en assurant le bien-être de l'humanité. Mais la société capitaliste est incapable de l'un comme de l'autre. Elle prive la grande majorité de la population de la planète de tout accès au progrès technique et, dans les pays riches, il faudrait que la population renonce de plein gré aux maigres possibilités offertes par ces progrès techniques !

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