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Belgique : Non à l’expulsion des réfugiés afghans
Depuis le 24 juillet, 300 réfugiés afghans, dont de nombreuses familles, occupent une église bruxelloise, pour s'opposer à leur renvoi vers leur pays d'origine.
Beaucoup d'entre eux ont entamé une grève de la faim pour appuyer leur demande de régularisation collective et l'obtention d'un statut de réfugiés.
Ces personnes ont fui la guerre menée par les États-Unis et ses alliés européens pour renverser les Talibans; une guerre qui n'a pas cessé en Afghanistan puisqu'elle reprend au contraire en intensité au sud et au nord d'un pays sous la coupe de seigneurs de guerre.
Le 23 juillet, après avoir gelé pendant un an et demi la procédure d'asile, l'Office des étrangers belge a subitement donné l'ordre de quitter le territoire à 1 100 réfugiés Afghans. A ceux qui accepteraient de partir volontairement, le gouvernement belge propose un nécessaire de plomberie ou une boite à outil. Et pour les femmes, qui dans leur immense majorité, ne sont toujours pas autorisées à pratiquer une activité publique dans leur pays... un nécessaire de couture !
Le ministre de l'Intérieur, le libéral Dewael, reproche aux grévistes de la faim de pratiquer «un chantage» et refuse «toute solution collective». Pourtant, c'est bien le gouvernement belge lui-même qui a pratiqué de telles solutions, notamment vis-à-vis de 140 Tziganes regroupés sous un prétexte mensonger et ensuite expulsés, et aussi vis-à-vis des Tchétchènes.
Le ministre justifie l'expulsion en prétendant que les réfugiés ne courent «aucun risque» et qu'«il n'y a pas de situation de violence généralisée en Afghanistan». Alors, pourquoi le gouvernement afghan doit il être protégé par une force internationale ? répondent à juste titre les réfugiés. Pourquoi des soldats belges doivent-ils participer à cette force, bien en peine d'ailleurs de sécuriser quoi que ce soit ?
Un comité de soutien aux réfugiés s'est formé à l'initiative des habitants du quartier et des paroissiens. Ils apportent une aide matérielle: lits, couvertures, nourriture pour les enfants. Samedi 9 août, 500 d'entre eux se sont rassemblés sur le parvis de l'église, par solidarité avec les réfugiés et pour exercer une contre-pression à l'extrême droite qui, elle, n'a heureusement pu regrouper que quinze personnes.