Altadis (ex-Seita) : 1300 emplois supprimés en France et en Espagne14/08/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Altadis (ex-Seita) : 1300 emplois supprimés en France et en Espagne

La restructuration de grande ampleur chez l'un des principaux fabricants européens de cigarettes et de cigares va se traduire par la fermeture d'une dizaine d'usines, environ 500 licenciements, la suppression de 1300 emplois avec des mutations forcées à travers tout le pays.

Le groupe Altadis s'est formé il y a moins de cinq ans par fusion de la SEITA avec le groupe espagnol Tabacalera. Ce qui s'était traduit aussitôt par un plan de restructuration qui avait touché plusieurs usines en Espagne et en France, dont celles de Tonneins (vers Agen) et Morlaix.

Au Comité central d'entreprise du 23 juillet, le PDG a déclaré pour justifier les décisions prises que c'est «pour préserver la compétitivité du groupe en optimisant l'outil de travail», en clair pour grossir les profits des actionnaires en supprimant de nombreux emplois tout en faisant augmenter la production. Il a invoqué comme toujours la concurrence de BAT et de Philip Morris-Marlboro pour les parts de marché, ainsi que les 8% de baisse de consommation en France.

Le groupe Altadis ne se porte pourtant pas trop mal. Les 21000 salariés ont généré plus de trois milliards d'euros de chiffre d'affaires et 477 millions d'euros de bénéfices déclarés en 2002.

Seulement, les actionnaires en veulent toujours plus, même si cela jette des milliers de travailleurs sur le pavé. En 2002, les dividendes qui leur ont été versés étaient en augmentation de 13% par rapport à 2001. Chaque membre du Conseil d'administration reçoit, pour cette année, trois fois plus de jetons de présence. Quant au PDG, il touche officiellement 1,2 millions d'euros par an, soit près de 700000 francs par mois, sans compter les stock-options et divers autres avantages

Mais du côté des travailleurs, il en va tout autrement. 1700 d'entre eux voient leur emploi menacé dans les mois qui viennent. Trois usines en Espagne vont fermer: à Cadix, Alicante et Tarragone. En France, celle de Lille avec 500 travailleurs, le centre logistique de Dijon et l'usine de Tonneins qui traite le tabac brun seront fermées elles aussi.

Des départs en pré-retraite sont prévus, ainsi que des reclassements internes, en fait des mutations imposées. Ainsi ceux de Lille devront aller à Nantes ou à Riom, près de Clermont-Ferrand; ceux de Dijon seront expédiés à Nantes ou à Toulouse. De même en Espagne où tout sera concentré sur un seul site, à Cadix. Et partout, en cas d'impossibilité ou de refus des salariés, ce seront des licenciements.

Quant aux sites non touchés pour le moment comme celui de Riom, les ouvriers ont été avertis qu'il faudra produire encore plus pour rentabiliser les machines au maximum. Avec les 3x8 instaurés depuis peu, dont le travail de nuit, il est de plus en plus question du travail le samedi, en faisant appel dans un premier temps à des volontaires qui seront ensuite désignés d'office.

Les travailleurs n'ont pas à payer la note. Il faudrait au contraire que les comptes de ces grosses entreprises soient accessibles aux salariés et, plus largement, à la population afin que l'on puisse contrôler les bénéfices véritables. On verrait alors que les salaires pourraient être nettement améliorés et les emplois sauvegardés.

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