Valéo : Toujours plus de chômeurs pour plus de bénéfices31/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valéo : Toujours plus de chômeurs pour plus de bénéfices

À Sissonne, une petite ville de l'Aisne, l'usine Valéo, ex-Syléa, doit fermer ses portes en septembre 2003.

Aujourd'hui, à quelques semaines de la fermeture, plus de deux cent cinquante travailleurs, sur les quatre cent cinquante que comptait l'usine de Sissonne, restent menacés de tout perdre. Après quelques mesures d'âge, des départs volontaires et des travailleurs réembauchés dans une usine de la même ville, ceux qui restent n'ont comme solution qu'une vague priorité d'embauche dans les villes proches, entre autres Laon. Mais toute la région est touchée par un chômage important, supérieur à la moyenne nationale et toujours en hausse suite à des fermetures et des séries de licenciements, jamais compensés par les créations d'emplois.

Pourtant, pour Valéo, les affaires vont bien. Le bénéfice net augmente cette année de 50%, malgré une baisse des ventes de voitures. Les actionnaires ont obtenu une hausse des dividendes versés au 1er juillet 2003. En 1999, les dividendes avaient déjà augmenté de 50% par rapport à l'année précédente ; et en 2001 l'objectif avait été de distribuer 30% du résultat net de 2000, c'est-à-dire de continuer à soigner les actionnaires. À ce moment-là, la CGIP, c'est-à-dire la famille de Wendel, était actionnaire principal. Avec 20% des actions, elle disposait de 28% des droits de vote. Seillière se vantait alors des dividendes qu'il assurait aux actionnaires.

Depuis mars 2001 Valéo a fermé quarante sites, et dix usines devraient encore être fermées d'ici un an. L'annonce a déjà été faite pour deux usines espagnoles, avec 406 licenciements pour l'une d'elles et 153 pour l'autre. En France, une usine vient d'être vendue.

Dans le même temps, Valéo vient d'annoncer qu'il procède à un emprunt pour pouvoir participer à la "concentration" qui se dessine chez les équipementiers automobiles. L'entreprise aura ainsi à disposition deux milliards d'euros pour acheter les usines qui l'intéressent.

Quant aux autres, elles sont mises au rebut et leurs travailleurs jetés à la rue.

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