Maroc : Une aide de raffarin qui profitera...aux patrons français31/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Une aide de raffarin qui profitera...aux patrons français

À entendre Raffarin, les 300 millions d'euros d'aides promis au Maroc pour les trois prochaines années devraient permettre d'améliorer les conditions de vie de la population marocaine, puisqu'ils serviront à "financer des projets d'infrastructures" dans les domaines des transports, du logement social, de la santé et de l'éducation. "La France suit avec grande attention les chantiers engagés (au Maroc) dans le domaine social, la généralisation de l'accès aux soins, à l'eau, à l'électricité", a-t-il déclaré.

S'il est effectivement urgent de permettre à la population marocaine d'accéder à ces services, les millions que l'État français s'engage à verser sont plutôt destinés à favoriser les entreprises françaises dans l'obtention de contrats avec le gouvernement marocain. Ainsi le groupe français Vivendi est-il pressenti pour prendre la gestion du transport urbain à Casablanca ou à Rabat. Quant à la construction de logements, à l'assainissement ou à la production et la distribution de l'eau, il y a de grandes chances que des groupes comme Bouygues ou Suez-Lyonnaise des Eaux, déjà très présents au Maroc, récupèrent ces marchés.

Plus généralement, le Maroc représente une source de profits importants pour bon nombre d'entreprises françaises, comme en témoigne la présence de plus de 500 d'entre elles dans ce pays, dont de grands groupes comme Peugeot, la Lyonnaise des Eaux, Vivendi Environnement, Danone, Aventis, France Télécom, AXA, Alcatel ou encore TotalFinaElf. Le Sénat estimait d'ailleurs, en 2002, à 150 millions d'euros les intérêts et bénéfices que les entreprises françaises avaient rapatriés en France.

Cela explique que le Premier ministre n'ait pas ménagé sa peine pour plaire au roi. Raffarin a salué "<|>la politique d'ouverture et de démocratisation menée par le roi MohammedVI". Alors qu'il y a quelques jours la justice marocaine a condamné à la peine de mort dix jeunes islamistes et que le journaliste Ali Lmrabet s'est vu condamné à trois ans de prison pour "outrage à la personne du roi" . Raffarin a aussi tenu à dire que les positions de Paris sur le Sahara occidental étaient très "proches" de celles du gouvernement marocain.

L'annonce par les États-Unis, la veille de l'arrivée du Premier ministre français, de la création d'un comité parlementaire pour le libre-échange avec le Maroc l'aura aussi, peut-être, motivé...

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