Au lendemain de la grève de mai-juin, la direction de la SNCF annonçait des restrictions de budget avec, entre autres, le gel des embauches. Elle justifiait ces économies par le coût de la grève! Si la raison invoquée n'est qu'un mensonge, le blocage des embauches est, lui, bien réel.

Par exemple aux ateliers Masséna, où travaillent 530 cheminots, la direction locale a annoncé qu'elle n'embaucherait pas les apprentis CFA, les jeunes en formation en alternance et les attachés (il s'agit de futurs cadres), soit une dizaine au total. Ces jeunes travaillent à nos côtés depuis plusieurs années pour certains, avec l'espoir entretenu par la SNCF de devenir cheminots. L'attitude de la direction est d'autant plus révoltante que le manque d'effectif est partout un problème. Les effectifs sont même en dessous des prévisions faites par le chef d'établissement en début d'année. Et par ailleurs la charge de travail augmente.

Lors d'une prise de parole organisée par les syndicats, une cinquantaine de cheminots se sont retrouvés. Le chef d'établissement, qui passait par là, s'est fait interpeller. Il lui a été demandé si cela ne le gênait pas de parler d'engagement moral aux jeunes, lui qui se permettait dans le même temps de revenir sur son propre engagement d'embaucher les jeunes en formation. Sa seule réponse a été de dire qu'il n'a pas "l'autorisation d'embaucher". Mais cela ne l'empêche pas de demander que le travail soit assuré dans les délais.

De bonnes raisons d'envisager de futurs mouvements!