Astiz et d'autres militaires criminels bientôt extradés ?31/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Astiz et d'autres militaires criminels bientôt extradés ?

Vendredi 25 juillet, le président argentin Kirchner, qui cherche à donner des gages sur sa gauche, a signé un décret autorisant désormais l'extradition de criminels de la dictature militaire. Cette décision pourrait permettre l'extradition vers la France d'Alfredo Astiz, capitaine de l'armée argentine. Ce tortionnaire symbolise toute l'horreur de la dictature qui, de 1976 à 1983, entraîna la disparition dans des conditions souvent atroces de 30000 opposants au régime des militaires.

Surnommé "l'ange blond de la mort", Astiz avait infiltré l'organisation des Mères de la place de Mai. Ces mères de militantes et de militants kidnappés et assassinés avaient eu le courage d'aller protester, pendant la dictature, sous les fenêtres du palais présidentiel chaque semaine pour exiger des nouvelles de leurs enfants disparus. Astiz, ayant gagné leur confiance, avait contribué à l'arrestation et peut-être pris part à l'exécution de la première génération de dirigeantes de cette organisation, toujours active vingt ans après la fin de la dictature, recherchant toujours la vérité sur le sort de leurs enfants assassinés.

Astiz est aussi responsable de la mort de deux religieuses françaises sympathisantes de l'organisation des "Mères". À ce titre, un juge français avait déjà demandé, sans succès, son extradition. La nouvelle juridiction pourrait lui permettre d'obtenir cette fois gain de cause.

Même si Astiz n'était pas un responsable de la dictature militaire (la plupart des dictateurs encore vivants, le général Videla et l'amiral Massera notamment, sont assignés à leur domicile), il en est l'un des symboles les plus haïs de la population. Sa condamnation, s'il n'y échappait pas une fois encore, serait vécue avec satisfaction par tous ceux qui ont subi, directement ou indirectement, les atrocités des militaires. La mesure frappant Astiz pourrait s'étendre à une cinquantaine d'autres militaires, dont Videla, qui pourraient être extradés vers l'Espagne, au titre de différents crimes commis pendant cette période.

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