Allemagne : Mieux vaut être riche et en bonne santé...31/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/08/une1826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Mieux vaut être riche et en bonne santé...

En Allemagne, le gouvernement socialiste de Schröder, en accord avec l'opposition parlementaire de droite, vient de faire passer une réforme du système de santé qui représente une importante régression sociale. Il s'agit ni plus ni moins de faire payer plus cher aux malades les soins dont ils ont besoin. Inutile de dire que ce seront les plus pauvres et les plus bas salaires qui en subiront le plus durement les conséquences.

Les consultations chez le médecin qui étaient auparavant gratuites coûteront 10euros par trimestre chez un généraliste et 10euros à chaque consultation chez un spécialiste. Un forfait hospitalier de 10euros par jour va être instauré. Des prestations telles que les cures thermales, les prises en charge de taxi pour se rendre à l'hôpital, les prothèses dentaires, la moitié des frais d'accouchement et à terme les lunettes ne seront plus remboursées. Il faudra prendre une assurance complémentaire... si on en a les moyens.

Un autre recul majeur est prévu pour 2008. Il concerne les indemnités maladie. Leur financement incombera aux seuls assurés (qui devront prendre une mutuelle), au lieu du partage actuel moitié-moitié avec l'employeur.

Pourtant selon les chiffres officiels, le déficit des caisses publiques d'assurance-maladie (où 90% sont inscrits) n'est que de 3 milliards d'euros sur un budget total de 142 milliards, soit 2,11% de déficit. On est loin de la catastrophe, mais il n'empêche que le gouvernement prétend que le système est au bord du gouffre.

Tout cela rappelle étrangement les discours officiels sur le "trou" de la Sécu en France. Et même si le gouvernement français a repoussé la "réforme" de la Sécu à l'année prochaine, c'est le même genre de mauvaise potion qu'on s'apprête à nous faire avaler.

Tout ce qu'il faut espérer c'est que, d'un côté ou de l'autre du Rhin, les travailleurs sauront dire non à tous ces reculs imposés, et sauront obliger le patronat à prendre sur ses profits pour financer la santé, tout comme il doit financer aussi les retraites.

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