La "réforme" Fillon, si on ose parler de réforme en la matière, va pénaliser tous les salariés, en amputant leurs retraites dans l'avenir. Mais les enquêtes le disent: les femmes seront encore plus pénalisées.

Déjà, avec le système actuel, les inégalités entre les hommes et les femmes sont considérables : si, en 2001, la moyenne des retraites pour un homme était de 1461 euros par mois, elle n'était que de 848 euros pour une femme, soit une différence de 42%. Et ce ne sont que des moyennes car beaucoup de retraités partent avec le minimum vieillesse, voire moins. Et parmi ceux-là, 83% sont des femmes.

Ces différences trouvent leur origine dans les inégalités dont les femmes sont victimes pendant leurs années d'activité. D'abord à travail égal, une femme est souvent moins payée qu'un homme, même pour des postes de responsabilité qu'elles sont d'ailleurs moins nombreuses à occuper que les hommes. Autre phénomène qui contribue à creuser l'écart: 80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et, dans les supermarchés, les McDo, etc., il s'agit souvent d'un temps partiel imposé. Enfin, beaucoup de femmes prennent des congés parentaux pour se consacrer, au moins dans les premières années, à l'éducation de leurs enfants.

La réforme Fillon va immanquablement aggraver la situation des femmes vue l'augmentation de la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein. Cette loi, destinée à voler aux travailleurs une partie de leur retraite, va toucher encore plus durement les plus pauvres d'entre eux, et en particulier les femmes.