A l'occasion de la tentative d'un groupe canadien, Alcan, numéro deux de l'aluminium dans le monde, de prendre le contrôle de Péchiney, le numéro 5 de l'aluminium, on apprend que le groupe canadien est prêt à débourser 3,5 milliards d'euros (23 milliards de francs) dont 60% en liquide. Il propose aux détenteurs d'actions de Péchiney de racheter leurs actions à un prix majoré de 20% par rapport au dernier cours de l'action avant cette offre.

Comme bien des grands groupes industriels et financiers, Alcan est assis sur une réserve de trésorerie qui se chiffre par milliards d'euros. Une partie de cette manne ira encore enrichir les actionnaires de Péchiney. Mais en ce qui concerne les travailleurs de Péchiney, Alcan a déjà annoncé que le plan dit de restructuration en cours serait mené à son terme. Ce sont 600 travailleurs qui doivent perdre leur emploi dans la restructuration... pour que les deux géants de l'aluminium, rivaux mais aussi compères, puissent continuer à jongler avec encore un peu plus de milliards.

Les richesses tirées de l'exploitation des travailleurs servent aux grandes entreprises à se racheter les unes les autres et à supprimer à chaque fois des centaines et parfois des milliers d'emplois. Les travailleurs auraient mille fois le droit de mettre la main sur ces richesses pour défendre leur existence. Ce serait même faire oeuvre de salut public !