Aventis Saint-Genis-Laval (69) : - Vendus pour encore plus de profits18/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1824.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aventis Saint-Genis-Laval (69) : - Vendus pour encore plus de profits

Alors que le groupe pharmaceutique Aventis fait des profits en augmentation de plus de 20% chaque année, alors que son PDG s'est accordé une hausse de salaire de 35%, il veut se débarrasser de certaines de ses usines de production ainsi que de centres de recherche.

L'usine de Saint-Genis Laval fait partie du lot. La cession est prévue pour le 1er septembre parce qu'aux dires du PDG: "Le groupe Aventis oriente toute sa stratégie sur la recherche de médicaments innovants dont il assure la production et la promotion". Cela signifie que les médicaments plus anciens, quoique toujours efficaces, ou les médicaments génériques ne l'intéressent plus car ils ne rapportent pas assez. Résultat: Aventis veut se débarrasser des usines qui produisent ces médicaments.

Ainsi, le groupe se propose de céder l'usine de Saint-Genis Laval à un façonnier, FAMAR, pour un euro symbolique. Et pour que l'offre soit encore plus alléchante, Aventis promet d'investir 7 millions d'euros dans l'usine et garantit 63 millions d'euros de chiffres d'affaires à FAMAR sur deux ans.

S'il y a de l'argent pour le repreneur, pour les salariés il n'y a rien à part de vagues promesses et surtout beaucoup de chantage.

Côté chantage, la direction a entretenu l'inquiétude avec une baisse régulière de l'activité depuis quatre ans ce qui permet au PDG d'Aventis de nous expliquer qu'aujourd'hui la seule solution est FAMAR, sinon c'est la fermeture.

Côté promesses, il nous affirme que FAMAR apportera plus de travail, voire des emplois avec de nouvelles productions, notamment de cosmétiques. Mais le bilan de récentes ventes d'usines du groupe montre que l'on a du souci à se faire côté emploi. Pour ce qui est de nos acquis sociaux, il n'y a rien ou presque, tout sera à rediscuter d'ici deux ans avec notre nouvel employeur.

Ainsi, depuis le mois d'avril, l'inquiétude parmi les travailleurs de Saint-Genis n'a cessé de croître. Lundi 30 juin, nous avons décidé la grève demandant au PDG du groupe de venir s'expliquer. Pour nous, il s'agit de conserver nos emplois, nos conditions de travail et nos acquis sociaux Aventis. Le lendemain, il est effectivement venu à l'usine et a déployé beaucoup d'efforts pour convaincre les grévistes que l'avenir s'annonçait radieux. En vain, la grève a été reconduite.

Si le travail a repris jeudi 3 juillet, les travailleurs ont tenu à montrer à la direction que ce n'était qu'une pause et qu'ils restaient mobilisés. Ceux du magasin ont décidé de continuer, agacés par l'attitude de la direction à leur égard. Ils demandent des embauches et 60 euros d'augmentation pour tous.

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