L'Insee a évalué à 163000 le nombre de demandeurs d'emplois supplémentaires sur les douze derniers mois, faisant passer le taux de chômage de 8,9 à 9,5% des actifs et non pas à 9,3% comme elle l'avait précédemment annoncé. Il a donc réévalué de 0,2% le nombre de chômeurs recensés. En fait, cette augmentation de 9,3 à 9,5 traduit une modification des modes de calcul.

L'Insee a en effet révisé sa méthode de recensement, s'alignant sur les normes européennes. D'une part, en se basant sur quatre enquêtes trimestrielles et non plus une enquête annuelle et d'autre part, en prenant en compte les personnes résidants dans des collectivités comme les foyers ou les établissements pénitentiaires.

Ces méthodes de calculs sont celles du Bureau International du Travail (BIT) pour qui la définition du chômeur, c'est être "à la recherche effective d'un emploi" et "disponible immédiatement". Ce mode de calcul exclut une grande partie des chômeurs de longue durée et les travailleurs précaires. Les chômeurs de longue durée parce qu'ils n'ont plus l'espoir de trouver un travail et ne sont donc plus vraiment "à la recherche effective d'un travail". Quant aux travailleurs précaires, ils peuvent ne pas être comptés non plus puisqu'ils ne sont pas forcément "disponibles immédiatement".

Cette simple manipulation statistique souligne à quel point les chiffres indiqués sont bien en dessous de la réalité. Une réalité d'autant plus grave que les licenciements ne cessent de se succéder depuis des mois et aggravent tous les jours une situation où augmente le nombre de chômeurs et où la misère s'étend.