Sur les côtes, la pollution continue... et tant pis pour les usagers11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sur les côtes, la pollution continue... et tant pis pour les usagers

Voilà près de trois semaines, le gouvernement annonçait la levée des plans Polmar (contraction de "pollution maritime"). Ils étaient en vigueur dans le Sud-Ouest depuis décembre 2002, suite au naufrage du pétrolier Prestige, afin de coordonner le nettoyage des plages.

Le gouvernement a justifié cette mesure en prétendant que la situation sur le littoral aquitain était proche de la normale et ne réclamait plus les moyens exceptionnels des plans Polmar.

Pourtant, depuis le début du mois de juillet, des boulettes de fioul arrivent toujours sur les plages du littoral atlantique, des Pyrénées à la Bretagne. Et cela n'a rien d'étonnant: selon les estimations officielles, il restait, au début du mois, plus de 2000 tonnes de fioul en mer. Quant à la carcasse du Prestige, elle laisse toujours s'échapper 700 kg de fioul par jour.

Le gouvernement a donc préféré lever les plans Polmar dans le Sud-Ouest et garder le silence sur la marée noire diffuse en Bretagne, pour ne pas compromettre la saison touristique.

Le plus choquant dans cette affaire reste qu'il n'a jamais été question de faire payer les pollueurs. Le nettoyage des plages du Sud- Ouest a beau avoir coûté plus de 50 millions d'euros, le gouvernement n'a pas réclamé un centime aux commanditaires du Prestige. Tout comme le gouvernement Jospin n'avait pas fait payer TotalFinaElf, après la marée noire causée par le naufrage de l'Erika en décembre 1999. Dans cette société, les compagnies pétrolières peuvent en toute impunité polluer la mer et les plages, compromettre les revenus de ceux qui vivent des ressources du littoral, et pas seulement des activités touristiques, si ce n'est les ruiner.

Et les gouvernements non seulement sont incapables de les faire débourser pour réparer les dommages qu'elles ont causés, mais ils rechignent encore à employer les moyens dont ils disposent pour limiter les dégâts.

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