SNCM Marseille : Accident mortel11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM Marseille : Accident mortel

Mardi 1er juillet en fin d'après-midi, une femme s'est noyée après que sa voiture est tombée dans le port de Marseille,

Avec son compagnon, elle était en cours d'embarquement sur le cargo mixte le Paglia Orba en partance pour la Corse. Leur voiture passait du quai sur le ponton flottant pour ensuite embarquer dans le garage du navire.

Au même moment, et alors que l'embarquement sur le Paglia Orba n'était pas encore terminé, un autre navire, le Danielle Casanova, manoeuvrait pour aborder de l'autre côté du ponton et débarquer les passagers venant de Corse.

Ces navires sont des mastodontes et quand le Danielle Casanova, arrivant trop vite, heurta le ponton, peut-être à cause d'une saute de vent, une des deux chaînes ainsi que des amarres qui l'arrimaient au quai rompit, le ponton s'écarta et la voiture plongeait dans l'eau du port avec ses deux passagers dont seul le compagnon de la victime réussit à s'extraire. Le commandant du Paglia Orba est lui aussi tombé dans l'eau que la rotation de l'hélice du Casanova rendait totalement noire, mais il a refait surface. Quant à la passagère, elle ne put être sauvée bien que des matelots et des dockers se soient jetés à l'eau pour tenter de la ramener.

L'eau était tellement opaque que les marins-pompiers, arrivés rapidement, ont eu du mal à retrouver la voiture.

Les raisons de ce drame sont multiples mais les mesures d'économie, et le souci de la rentabilité en sont les principaux responsables.

Ainsi la SNCM, par logique commerciale, fait embarquer et débarquer les passagers qui partent et qui arrivent sans attendre qu'une opération soit terminée avant d'en engager une autre. Cet accident ne se serait pas produit si les mouvements des passagers des deux navires ne s'étaient pas effectués simultanément au même endroit. Il ne se serait pas produit non plus si les navires avaient abordé une installation fixe en béton.

Le Port autonome de Marseille (le PAM) ne fournit pas assez de postes à quai pour l'embarquement et le débarquement des passagers. Dans l'ensemble peu de travaux sont réalisés pour l'entretien des installations et l'adaptation du port à des navires de très grande taille. Le PAM n'effectue plus aussi fréquemment les opérations de dragage pour remédier à l'envasement des bassins. Il faut pour cela que les commandants se plaignent que leur navire touche le fond!

Ainsi, les responsabilités de la SNCM et du PAM sont grandes dans cet accident.

La CGT a décidé de refuser l'utilisation du ponton pour embarquer ou débarquer les passagers. Celui-ci a été retiré, mais un autre ponton flottant a été réinstallé ce lundi 7 juillet.

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