SNCF : Ce qui coûte cher, c'est la politique de la direction11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SNCF : Ce qui coûte cher, c'est la politique de la direction

Guillaume Pepy, bras droit de Gallois, président de la SNCF, explique dans une interview au magazine La Vie du Rail du 2 juillet que la SNCF est sortie des grèves de mai-juin contre la réforme des retraites "économiquement exsangue". Rien que ça! Les grèves auraient coûté 280millions d'euros, soit près de 2milliards de francs. Mais pendant les grèves, qu'attendait donc la SNCF pour exiger du gouvernement qu'il remballe son projet de réforme des retraites afin de s'éviter une telle facture?

Aujourd'hui, Pepy dispose d'un prétexte en or pour annoncer un budget de rigueur et le passage "au peigne fin des dépenses courantes" afin d'économiser 100 millions d'euros. En fait, Pepy confirme ce que Gallois avait déjà déclaré et répété: il n'y aura ni augmentations des salaires ni embauches.

Cela n'est pas nouveau et fait partie des sujets de mécontentement de tous les cheminots. Il n'y a plus d'embauches depuis longtemps maintenant et bien des départs en retraite ne sont pas remplacés. De très nombreux postes, voire des services entiers, continuent d'être supprimés. Exemple: les services clientèle, qui existaient dans toutes les grandes gares parisiennes, où les voyageurs pouvaient déposer leurs réclamations ou demandes de dédommagement. Ces services devraient être supprimés... sauf un, celui de la gare du Nord pour les cas les plus complexes. Sinon, il restera à téléphoner ou à écrire pour les usagers les plus courageux et les plus tenaces. Cette politique fait probablement partie de ce que Pepy appelle "faire des économies sur tous les postes".

En revanche, pour la politique du "tape-à-l'oeil et poudre aux yeux", la SNCF continuera probablement à ne rien se refuser comme en pleine grève, l'opération de promotion du chemin de fer (mais aussi de ses fournisseurs Alstom, Siemens, Bombardier), baptisée "Train capitale" avec l'installation d'un morceau de voie ferrée sur les Champs-Elysées; ou la mise en service de voitures super-luxe entre Paris et Lyon en novembre 2002 sous le nom de First Premium, en collaboration avec le groupe Accor, et qui vient d'être arrêtée parce que pas assez rentable; sans oublier au passage les tenues des cheminots en contact avec la clientèle pour lesquelles la SNCF sollicite à grands frais les premiers noms de la haute couture. On peut aussi rappeler, en mai dernier, l'investissement de 60 millions d'euros pour remodeler l'intérieur des voitures Eurostar. Voilà de quel côté les économies considérables seraient à faire... pour le plus grand bien des cheminots.

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