Projet de loi sur l'immigration : Aggravation de la législation sur les étrangers11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Projet de loi sur l'immigration : Aggravation de la législation sur les étrangers

Dans son nouveau projet de loi sur l'immigration, Sarkozy introduit un certain nombre de contraintes qui s'ajouteront à celles que subissent déjà les travailleurs étrangers en France.

Si le ministre de l'Intérieur a pu se payer le luxe de réformer la double peine, ce dispositif de la loi qui ajoute l'expulsion hors du territoire à la condamnation d'un étranger, c'est que les partis de gauche, quand ils étaient au gouvernement, n'ont jamais rien fait pour abroger cette mesure injuste. Cet acte de simple justice, qui bénéficie à ceux qui subissaient la double peine -et c'est tant mieux- n'est rien à côté des mesures qui alourdissent l'arsenal répressif.

Le projet fait ainsi passer le délai de rétention administrative avant éloignement de 12 à 32 jours, le délai d'attente pour obtenir une carte de résident de dix ans de trois à cinq ans. Enfin, sous prétexte de lutter contre les mariages blancs, la durée de vie commune nécessaire pour accorder à un conjoint de Français un titre de résident est portée de un à deux ans. Par ailleurs, des associations craignent que ne soient tracassées ou même sanctionnées les personnes qui aident les immigrés, clandestins ou pas.

Voilà qui flattera la fraction la plus réactionnaire de l'électorat. Ces mesures sont d'ailleurs destinées à cela. Ce seront autant de tracasseries supplémentaires, voire pires, infligées à ceux qui ont fui la misère, la répression ou les guerres civiles qui règnent dans leur pays d'origine. Mais ce ne sont sans doute pas des lois qui arrêteront les milliers de femmes et d'hommes qui tentent leur chance dans les pays plus riches. Et au risque de leur vie, comme on l'a encore vu récemment avec le naufrage d'une embarcation au large de la Tunisie, entraînant la mort de près de deux cents migrants africains.

D'un côté, l'enfer de la misère pour les populations des pays du Tiers Monde, de l'autre, un arsenal policier de plus en plus répressif des pays riches qui laisse le problème en l'état. Deux faces d'un système où la prétendue civilisation montre de jour en jour un profil de plus en plus barbare.

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