Il faut que les sans-papiers soient régularisés11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Il faut que les sans-papiers soient régularisés

À Lille, depuis le 18 mai, 118 sans-papiers font une grève de la faim (voir http://www.lutte-ouvriere-journal.org/sommaire.php?LO=1822 ).

Le directeur de cabinet du préfet et le médecin-chef du Samu avaient décidé de les hospitaliser, avec leur accord et celui du Comité des sans-papiers 59. Vendredi 4 juillet, ils ont tous été emmenés dans sept hôpitaux de Lille et des environs par des ambulances ou par la police.

Des sans-papiers ont été traités avec mépris, insultés et brutalisés durant leur transfert. Des ordres avaient aussi été donnés pour interdire à leurs amis venus les soutenir d'entrer même dans le hall de l'hôpital.

Après des pressions pour qu'ils interrompent leur grève, au vu des résultats des examens médicaux, certains médecins se sont alarmés de leur état de santé critique. Mais des responsables, des directeurs, des vigiles parfois, sont venus dire qu'ils n'avaient rien et pouvaient repartir. Ils ont été sommés de quitter les lieux alors que tous étaient très affaiblis et ne pouvaient se déplacer seuls. C'est que le préfet ne veut pas de grève de la faim à l'hôpital!

Dans certains cas, les policiers ou les responsables des hôpitaux les ont quand même laissés passer la nuit dans l'hôpital, mais à même le sol, sur un drap ou une couverture, dans une salle d'attente ou même dans le couloir. C'est vrai que les urgences sont débordées encore plus pendant l'été et qu'il n'y a quasiment plus de lit de libre dans l'hôpital. Mais les sans-papiers ont ressenti du mépris.

D'autres ont été reconduits par la police, les CRS ou même la Bac (brigade anticriminalité) qui les ont sortis de force en les bousculant parfois ou en les traînant par terre pour les abandonner à une bouche de métro.

Les sans-papiers exigeaient d'être reconduits là où on les avait pris. Vingt-cinq d'entre eux ont été ramenés et abandonnés sur un terrain vague car la Bourse du travail était fermée.

Partout, des pompiers, des médecins ou des infirmiers ont protesté.

Les sans-papiers déclarent qu'ils refuseront dorénavant de recevoir les médecins envoyés par le préfet.

A la fin de la conférence de presse, un nouveau communiqué de la préfecture est arrivé: le préfet maintenait sa position et refusait de régulariser les grévistes de la faim.

Partager