Épargne-retraite : Un pas de plus vers les fonds de pension11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Épargne-retraite : Un pas de plus vers les fonds de pension

Le texte de loi sur les retraites aborde le sujet de l'épargne salariale et des fonds de pension, que le patronat réclame avec insistance depuis des années.

Le ministre Fillon a affirmé solennellement ne pas vouloir "ouvrir l'espace aux fonds de pension". Pourtant la création de plans d'épargne-retraite, discutée au Parlement juste avant le vote sur l'ensemble de la loi, est un grand pas dans cette direction.

Selon le ministre, "l'objectif est de permettre à tous de constituer une épargne en vue de la retraite, dans des conditions de sécurité et dans le respect du principe d'égalité devant l'impôt". Le mot "sécurité" vise à faire croire que le système sera garanti contre les faillites semblables à celles dont ont été victimes des milliers de salariés anglais ou américains, quand les fonds de pension sur lesquels reposaient leurs retraites se sont effondrés. Quant à "l'égalité devant l'impôt", on sait ce que cela signifie et combien l'impôt, quel qu'il soit, a toujours saigné les petits et épargné les gros et le patronat.

Si le plan d'épargne individuel pour la retraite (PEIR) voit le jour, ce sera un contrat d'assurance individuel débouchant sur une rente viagère, au moment du départ en retraite du salarié... à condition que celui-ci ait eu la possibilité de mettre de l'argent de côté tout au long de sa vie active. Ce qui ne sera possible qu'à une minorité, la mieux payée.

Alors, ce PEIR est une escroquerie et une nouvelle attaque contre la retraite par répartition ainsi qu'un pas de plus dans le sens souhaité par tous les groupes financiers et les assureurs en particulier: pouvoir disposer des économies que les salariés auront réussi à mettre de côté, au prix de bien des sacrifices, en vue de leurs vieux jours.

Epargner sur son salaire, sa vie durant, pour fournir des fonds aux financiers et, pourquoi pas, à son propre patron: c'est la logique des fonds de pension, une logique qu'aucun travailleur ne peut accepter.

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