Parlement européen : Intérêts privés et marchés publics03/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parlement européen : Intérêts privés et marchés publics

En France, le gouvernement prépare une "réforme" de l'organisation des marchés publics. Les grands esprits se rencontrent puisque les autorités européennes font de même, avec le même but et les mêmes trucs. Ainsi, un relèvement des seuils au-delà desquels un marché public doit faire l'objet d'une adjudication élargira les possibilités pour les entreprises de traiter de gré à gré et sans réel contrôle. Cela est justifié, en France comme dans l'Union européenne, par un prétendu souci de réduire les coûts administratifs... mais en fait par celui d'ouvrir toujours plus largement au privé l'accès aux fonds publics.

Voici, sur ce sujet, les principaux extraits de l'intervention faite au Parlement européen le 30 juin par notre camarade Arlette Laguiller.

"Ce qui saute aux yeux, c'est à quel point les ennemis les plus acharnés de l'étatisme oublient leur prévention dès lors qu'il s'agit de se disputer les commandes de l'État.

Oh oui, l'argent de l'État les intéresse! Mais comment donc les grands trusts du bâtiment et des travaux publics auraient-ils édifié des empires financiers sans les commandes de l'État? Comment survivraient les trusts de l'armement s'il n'y avait pas l'argent public? La prétendue économie de marché est une économie assistée vivant sous perfusion de l'État!

(...) Dans les conditions d'adjudication, (...) foin des exigences environnementales ou de la santé des usagers (...) et de bien d'autres aspects comme les recherches archéologiques! Foin des conditions de travail et de salaire des travailleurs des entreprises qui empochent l'argent public! Foin des intérêts de la société! Seule compte la rentabilité. C'est une organisation sociale réduite à un bilan comptable.

Par ailleurs, sous prétexte de "coordonner les procédures des marchés" de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux, les autorités européennes cherchent à faire entériner comme allant de soi qu'il s'agit, justement, de marchés, et pas de services vitaux pour la société. Eh bien, ces services de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux doivent rester des services publics, et pas être concédés à des groupes privés, préoccupés par leur profit et pas par les intérêts des usagers!"

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