Mercredi 24 juin devait se tenir à Dunkerque un Comité central d'entreprise de Sollac-Atlantique, une des sociétés qui constituent le trust de l'acier Arcelor. Mais 300 travailleurs des usines de Montataire (Oise), de Mardyck et de Dunkerque en ont empêché la tenue.

D'ici 2006, Sollac veut supprimer 440 emplois à Montataire et 430 à Mardyck, près de Dunkerque. De plus, des menaces pèsent sur les centres de recherche de Dunkerque (67 emplois) et de Montataire (100 emplois). Ces nouvelles suppressions d'emplois s'ajoutent à celles annoncées précédemment à Liège, Florange, Brême, Eisenhüttenstadt, Laudun, Isbergues, qui représentent avec les emplois indirects la perte de vingt mille emplois. Les patrons, qui ont fusionné différentes sociétés et usines dans Arcelor, ne gardent que les activités qui leur rapportent le plus de profit. L'usine de Mardyck dégagerait un bénéfice de 8% mais, pour les patrons, c'est trop peu. Alors, ils veulent fermer toute une partie de ses activités.

Devant les ouvriers qui venaient leur demander des comptes, les dirigeants de Sollac-Atlantique ont répété qu'ils s'engagent à créer autant d'emplois qu'ils vont en faire disparaître. "Menteurs", leur ont répondu en choeur les travailleurs, qui savent que l'usine de Sollac-Biache dans le Pas-de-Calais a été fermée au début de l'année et qu'il reste encore 80 travailleurs sur le carreau. Quant à ceux qui ont été reclassés à Dunkerque, ils doivent souvent faire 250 km par jour pour aller au travail dans cette ville et en revenir. Tout cela, pour gonfler les profits d'Arcelor qui, entre le déficit annoncé (121 millions d'euros) et les provisions réalisées (458 millions), ont été en 2002 de plus de 330 millions d'euros (plus de 2 milliards de francs).

Mais si Arcelor est un trust puissant, les travailleurs représentent aussi une force qui peut bloquer bien plus qu'un CCE!