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Dans les entreprises
Alstom Saint-Ouen(Seine-Saint-Denis) : Actions contre les licenciements
Depuis plusieurs mois, le groupe Alstom est engagé dans un vaste plan de suppressions de milliers d'emplois dans le monde, en plusieurs vagues. À l'usine de Saint-Ouen, la première touchée cette année, les travailleurs agissent pour empêcher la direction de licencier.
Le plan, annoncé depuis plusieurs mois, vise à supprimer près d'un emploi sur trois, ce qui laisse planer un doute sur l'avenir de l'usine. La longue procédure légale, durant laquelle la direction fait semblant de négocier, devait s'achever fin juin et les premières lettres de licenciement devaient partir début juillet. Mais les travailleurs ont su perturber la procédure.
Il y a un mois, pendant ces pseudo-négociations, les travailleurs avaient bloqué l'expédition d'un gros transformateur au Port-en-Seine, le débouché de l'usine. La direction, ayant raté le départ du bateau pour l'Afrique du Sud, avait un peu reculé sur le nombre d'AFC, ces allocations de fin de carrière qui permettraient aux travailleurs à moins de cinq ans de la retraite d'attendre celle-ci dans des conditions acceptables. Mais cela ne concernait que la moitié des 105 suppressions d'emploi, ce qui laissait encore du monde sur le carreau.
Depuis le blocage du premier Comité central d'entreprise à Paris, la direction préfère tenir ses réunions loin de Saint-Ouen, à Lyon. Il y a trois semaines, nous nous étions déjà invités, par téléphone, et la direction avait pu entendre par haut-parleur tout ce qu'on avait à lui dire. Ça n'avait pas suffi. Alors, ce coup-ci, un car plein est descendu, ateliers et bureaux mélangés. La direction avait préféré quitter l'hôtel où elle tient ses réunions pour se réfugier dans l'usine Alstom de Villeurbanne... et cela a permis aux travailleurs de cette usine de débrayer massivement.
Dans tout cela, on n'a vu la direction que de loin (mais à portée d'oeuf tout de même). Et pendant que cela bougeait à Lyon, cela bougeait aussi à Saint-Ouen.
Il y a eu aussi des actions avec d'autres travailleurs du groupe: lundi 23 juin, la matinée a été agitée au siège de Levallois, avec nos camarades de Rateau-La Courneuve, menacés eux aussi. Et, indépendamment des actions menées à Saint-Ouen, nous devions nous inviter le 2 juillet, avec l'ensemble des travailleurs du groupe, à l'assemblée des actionnaires.
Alstom est un groupe riche, qui s'est enrichi en partie sur le dos de la collectivité, en vendant les gros équipements électriques à EDF ou à ses équivalents du monde entier, ou en fabriquant les motrices des TGV. Ses difficultés financières actuelles, qui viennent en bonne partie de spéculations financières, lui servent de justificatif aux licenciements. Plus l'action plonge (et elle vaut aujourd'hui moins du dixième de sa valeur passée) et plus la direction programme de licenciements pour plaire à ses actionnaires.
Eux, ils comptent leurs profits et ils voudraient que nous, on compte nos lettres de licenciement. Pas question!