Snecma (Villaroche, 77) : Les grévistes du nettoyage font reculer leur patron26/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1821.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma (Villaroche, 77) : Les grévistes du nettoyage font reculer leur patron

Le vendredi 6 juin la vingtaine de personnes de l'équipe du soir de la société Sin&Stes qui fait le nettoyage à la Snecma Villaroche se mettait en grève. La revendication était la création d'une prime de panier mais la grève était avant tout une réponse à l'attitude méprisante affichée par le représentant de la direction Sin&Stes envers les salariées.

Depuis un an et demi que cette société est là, les problèmes ne font que se succéder: remise en cause des acquis, baisse des effectifs, augmentation de la charge de travail. Heureusement, le personnel ne se laisse pas faire et en est à sa quatrième grève!

Mardi 10, au retour du week-end de la Pentecôte, la grève était rejointe par une vingtaine de personnes de l'équipe de jour. La totalité du personnel n'était pas en grève, mais le nombre de grévistes était suffisant pour que le chantier soit paralysé. Caisses, cartons, papiers, poubelles se sont rapidement accumulés au point que dans le bâtiment de montage des réacteurs (le 35) on ne circulait qu'avec peine dans les allées. C'est pourquoi, le samedi suivant, les directions Snecma et Sin&Stes la main dans la main faisaient rentrer par une porte dérobée une équipe extérieure pour faire dégager l'atelier.

Loin de casser le moral des grévistes, ce coup de force ne faisait que renforcer leur détermination: passage dans l'atelier avec slogans, haut-parleurs, concert de sifflet et de klaxon, manifestations auprès des responsables Snecma et tracts adressés au personnel Snecma.

Les assemblées de grévistes étaient animées et les patrons n'avaient pas le dernier mot.

Vers la fin de la deuxième semaine, la direction Sin&Stes ouvrait les négociations et devait céder une prime de panier de l'ordre de 20 euros brut par mois pour l'équipe de jour 13 euros pour l'équipe du soir, le maintien des effectifs au niveau actuel par le remplacement des départs, le paiement de plus de la moitié des jours de grève sous forme d'une prime.

C'était loin de la revendication des 5 euros pour le jour et 3,5 euros pour le soir mais les grévistes étaient satisfaits d'avoir fait reculer leur direction ainsi que celle de la Snecma qui, en tant que donneur d'ordre, porte la responsabilité de la surexploitation que subissent les salariés des entreprises sous-traitantes.

Sur cette base, la reprise du travail était décidée dans une ambiance de fête, le vendredi 20 juin. "La lutte paye plus que la résignation" titrait le tract distribué par les grévistes au personnel Snecma.

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