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- Lutte ouvrière n°1821
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Dans les entreprises
Renault (Guyancourt, 78) - Élections des délégués du personnel : La direction a dû céder sur le vote des prestataires
Pour la première fois chez Renault, au Technocentre à Guyancourt (Yvelines), la totalité de ceux qui travaillent sur l'établissement mais qui ne font pas partie des effectifs Renault pouvaient participer aux élections de délégués du personnel.
Cette question se posait depuis les élections précédentes, en 2001. Sur les 9100 salariés qui travaillent sur le site, on compte plus de 1600 prestataires -c'est-à-dire des salariés mis à la disposition de Renault par des entreprises de sous-traitance, qui représentent donc 20% de l'effectif total. Cette pratique n'est pas nouvelle. Certains travailleurs prestataires sont ainsi affectés à des postes au Technocentre depuis plusieurs années et partagent avec ceux de Renault les mêmes conditions de travail et les mêmes chefs. Il est donc normal qu'ils participent aux élections de délégués du personnel.
Pourtant, il a fallu que la CGT et SUD entament une action juridique pour que cela se fasse, la jurisprudence estimant finalement que les délégués du personnel devaient être élus par tous ceux qui les entourent. Et encore, la décision n'a pas été immédiatement appliquée: en 2001, la direction de Renault avait dû céder partiellement sur cette question et cette année les syndicats se sont appuyés sur une décision du tribunal intervenue entre-temps pour faire plier la direction sur la totalité des prestataires.
Dans l'ensemble, peu de prestataires sont allés voter -environ un tiers seulement- à la fois parce que les entreprises de prestation les ont plutôt dissuadés de le faire, à la fois parce que les syndicats n'ont pas réellement cherché à s'adresser à eux. Ceux qui ont voté ont fait profiter la CGT de leur vote: 93% au premier collège (ouvriers) et 34% au deuxième collège (employés, techniciens, cadres).
Et c'est en partie grâce au vote des prestataires que la CGT se retrouve première organisation syndicale du site en sièges et en voix sur les deux collèges, passant ainsi devant la CGC. Même si, au total, malgré ce changement dans la représentation syndicale, l'abstention est restée forte.