Avec une cote de popularité en baisse -elle a reculé de six points en un mois, tombant à 45%- le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait besoin de se remonter le moral. Jeudi 12 juin, il s'est donc rendu sur la "planète PME", c'est-à-dire au congrès de la Confédération générale des PME (CGPME), qui prétend parler au nom de quelque 2,4 millions d'entreprises de moins de 250 salariés, et qui emploient 8 millions de travailleurs.

Jean-Pierre Raffarin est très à l'aise dans le milieu des chefs d'entreprise des PME-PMI. Il y a quelque temps, son voyage au Québec, où il s'est rendu flanqué de sa soeur qui est une porte-parole de ce milieu, avait pour fonction essentielle de promouvoir les intérêts des PME-PMI françaises au Canada.

S'il dit vouloir rester ferme face au mouvement de contestation de sa réforme des retraites, confirmant qu'il entend ne pas faire de cadeaux au monde du travail, en revanche, il est bienveillant et ouvert aux suggestions du monde dit de l'"entreprise moyenne".

Il a redit que, s'il y a un engagement électoral qu'il entend tenir, c'est bien celui de la baisse des impôts et des charges des entreprises, et notamment la réduction à 5,5% de la TVA dans la restauration. Pour faire avaler cette décision à ses partenaires européens, il entend leur chanter une vieille rengaine: "Derrière cette baisse de la TVA, il y a des créations d'emplois". Les travailleurs surexploités du secteur de la restauration apprécieront.

Enfin, bien à l'écoute des demandes du président de la CGPME, Jean-François Roubaud, qui souhaite voir se "mettre en place maintenant un service minimum dans les transports et la poste, avec la garantie qu'au moins la moitié du dispositif fonctionne", Raffarin a acquiescé, sans toutefois prendre d'engagement précis. Et il a salué le parterre de PDG réunis devant lui en lançant: "Je ferai tout pour ne pas vous décevoir".

Les patrons de PME-PMI ont dû être ravis. Raffarin les aime autant que les grands patrons du Medef!