Thomson (Rennes) : La direction veut supprimer 60 emplois19/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson (Rennes) : La direction veut supprimer 60 emplois

Le mardi 3 juin, Thomson a annoncé son intention de supprimer 60 emplois sur les 400 que compte son centre de recherche et développement rennais. Le même jour, Thomson annonçait le versement de dividendes aux actionnaires, pour un total de 63 millions d'euros, après avoir annoncé un bénéfice record de 373 millions d'euros pour 2002.

Thomson à Rennes regroupe 800 personnes, réparties entre deux filiales de 400 travailleurs chacune. Le centre de recherche et développement touché par le plan de suppressions d'emplois compte en majorité des ingénieurs. Ce sont essentiellement les services qui conçoivent les décodeurs de télévision numérique (pour TPS, CanalSatellite, etc.) qui sont touchés par les suppressions de postes, mais aussi une partie des services communs, comme la Comptabilité. Pour le moment la direction se contente d'évoquer des mutations vers Paris et des "reclassements sur le bassin d'emploi de Rennes". Mais chacun comprend que des licenciements sont à craindre.

La direction avait orchestré des rumeurs depuis plusieurs mois, créant un climat d'inquiétude et de démoralisation dans les services concernés. Elle tente aussi de nous diviser en s'appuyant sur le fait que seule la moitié des services sont visés par son plan.

Le jour de l'annonce du plan au Comité d'entreprise, les 200 travailleurs réunis pour écouter le compte-rendu des élus (CFDT et CGC) ont d'abord été un peu sonnés. Puis une assemblée générale a été décidée pour le lendemain afin d'organiser une riposte, avec l'objectif de "zéro licenciement et zéro mutation forcée".

Le lendemain mercredi, nous étions environ 150 à cette assemblée. Des groupes se constituèrent pour rédiger un tract et confectionner des banderoles, rassemblant au-delà de l'équipe syndicale CFDT, à l'initiative de la mobilisation. L'assemblée se termina devant les grilles, en présence de la presse, et le lendemain Ouest-France titrait en reprenant notre tract, "Thomson supprime 60 emplois pour augmenter ses profits".

Le jeudi matin, une centaine d'entre nous organisait un piquet filtrant devant l'entrée pour discuter et convaincre de se mobiliser pour faire échec au plan. Deux banderoles "Thomson: 373 millions d'euros de bénéfices - 60 postes supprimés à Rennes" et "Non aux licenciements" étaient accrochées sur la façade, bien visibles de la rue.

Le mardi 10 juin, la manifestation contre le plan Fillon fut aussi une occasion de dénoncer le projet de la direction. Comme à toutes les manifestations sur les retraites, 50 d'entre nous étaient en tête du cortège qui rassemblait ce jour-là près de dix mille manifestants à Rennes, rejoignant 80 autres collègues installés devant la Préfecture, sur la fin du trajet de la manifestation, pour distribuer ensemble 7000 tracts aux manifestants. La manifestation s'est terminée tous ensemble dans une ambiance très dynamique. Pour beaucoup, c'était la première participation à une manifestation. Les réticences initiales de quelques-uns à venir défendre les emplois dans une manifestation sur les retraites étaient vite oubliées devant l'accueil très chaleureux rencontré auprès des manifestants.

L'AG du lendemain décidait d'organiser une montée au siège du groupe à Boulogne, le mardi 17 juin. 140 d'entre nous sont partis à 2 heures du matin, pour rencontrer à l'embauche nos collègues de Boulogne, eux aussi menacés par un plan de réduction d'effectifs, rejoints également par un car venu de Moirans (Isère) où Thomson vient de fermer un autre centre d'études (70 postes supprimés), et quelques collègues d'autres filiales parisiennes de Thomson. Là, nous avons réussi à entrer dans l'enceinte de l'entreprise, où une délégation syndicale a été reçue par la direction qui n'a rien cédé.

Mais nous avons pu manifester devant nos collègues de Boulogne et l'idée d'une réaction de l'ensemble des centres Thomson du pays fait son chemin.

Nous sommes donc rentrés renforcés dans notre volonté d'amplifier la mobilisation et, dans ce sens, des contacts sont pris avec nos collègues de ST Microelectronics, un fabricant de composants électroniques dont l'usine de Rennes est menacée de fermeture (600 emplois).

Ces actions renforcent la mobilisation et il faut continuer dans cette voie, car c'est la seule qui puisse faire reculer Thomson.

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