La manifestation du 12 juin à Marseille : Le pastis de Thibault, peu apprécié !19/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La manifestation du 12 juin à Marseille : Le pastis de Thibault, peu apprécié !

Les manifestants étaient nombreux le 12 juin à Marseille, 20000, et vaillants, sous un soleil brûlant, le parcours fort long allant du Vieux Port au Stade Vélodrome. J-C Gaudin, dirigeant UMP, avait refusé, en tant que maire de la ville, de louer le stade pour tenir ce meeting. Le meeting eut lieu quand même, mais devant le stade. Prirent la parole les dirigeants confédéraux, Bernard Thibault pour la CGT, Gérard Aschieri pour la FSU, Alain Olive pour l'UNSA et Marc Blondel pour FO.

Le discours de Thibault fut peu apprécié. Il proposait en effet de prolonger ce mouvement de grèves et de manifestations par une campagne de signatures, ce qui fut compris, à juste titre, comme un renoncement. Thibault fut d'ailleurs interrompu par les manifestants de Sud et de la coordination des enseignants qui s'étaient regroupés près de la tribune et qui criaient: "grève générale! grève générale!". Ce slogan était repris par bien d'autres manifestants, y compris de la CGT, qui exprimaient leur volonté de poursuivre le mouvement et de continuer à militer pour son élargissement. Et quand Thibault dit, sous forme de boutade, en essayant bien maladroitement de faire couleur locale, "qu'il fallait le laisser terminer pour ne pas retarder l'heure du pastis", cela choqua fortement.

Comme déplurent d'ailleurs tous les orateurs qui, s'employant à vanter la combativité marseillaise, comme si c'était une spécificité de la région, parlèrent finalement fort peu de la poursuite du mouvement. Marc Blondel en appelait à la grève générale, mais à condition, ajoutait-il, que les autres syndicats s'y rallient. Surenchère facile. Il eut de ce fait un peu plus de succès. Mais on comprenait bien qu'il y a loin d'une telle prise de position à sa réalisation.

Des grèves se poursuivent à Marseille. Des assemblées générales appellent à la grève pour le jeudi 19 juin, comme c'est le cas au Port Autonome ou chez les éboueurs, dont certains ont repris le travail à l'appel de FO, vendredi 13 juin, puis de la CFDT lundi matin 16 juin. Mais le 17 juin, il restait encore bien des rues envahies de grands tas malodorants de sacs à moitié crevés: preuve de l'importance du travail effectué habituellement par les éboueurs. Le personnel des crèches municipales et des cantines scolaires reste lui aussi en grève.

A la Régie des Transports de Marseille, la grève continue: le métro ne circule qu'en partie, tandis que les bus sont rares.

Des enseignants grévistes sont appelés à venir à des assemblées générales d'autres entreprises: personnel municipal, cheminots d'un secteur donné, traminots d'un dépôt ou personnel d'un hôpital. Ou bien ils rencontrent les militants de telle ou telle Union Locale syndicale. A vingt ou trente, les enseignants expliquent le contenu des projets gouvernementaux et surtout comment ils ont réussi à élargir leur mouvement en faisant des tournées dans des collèges, des écoles ou le lycée du quartier, puis en dehors de l'Éducation nationale.

Ainsi s'échangent les expériences, ainsi se multiplient les rencontres et les discussions entre ceux qui se sont mobilisés pour ne pas laisser passer les projets gouvernementaux. La suite du mouvement se prépare activement.

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