Régulièrement depuis maintenant plus d'un mois, les travailleurs des Chantiers navals sont nombreux à participer aux manifestations contre le projet Fillon de réforme des retraites.

Ainsi, lors de la journée du 13 mai, c'est près de 2000 ouvriers des Chantiers, salariés Alstom, sous-traitants et intérimaires confondus, qui se sont joints au défilé en ville qui a regroupé 20000 manifestants (sur une agglomération de 100000 habitants). C'était, d'après la presse locale, la plus grosse manifestation à Saint-Nazaire depuis 1967.

Chaque appel national ou local de l'intersyndicale a continué à mobiliser largement, une ou deux fois par semaine. Mardi 10 juin, pour rendre plus éclatant le slogan "Public, privé, tous ensemble!", la manifestation est partie du centre de Saint-Nazaire en direction de la porte principale des Chantiers navals, symbole du capitalisme et de la précarité dans la région.

Là, les travailleurs de l'Éducation nationale, de l'EDF-GDF et de la SNCF en grève, les ouvriers et employés de la mairie, du port, de l'Aérospatiale, de la raffinerie Total et d'une foule d'entreprises privées et d'administrations ont été accueillis par environ 2000 ouvriers des Chantiers. Parmi eux, plus d'une centaine de travailleurs indiens (qui se sont récemment illustrés dans une grève victorieuse pour leurs salaires) ont tenu à marquer leur solidarité.

C'est tout naturellement que les 15000 manifestants ont pénétré et défilé dans les Chantiers, coude à coude, en mélangeant leurs cortèges. De l'ambiance, il y en avait!

Après un tour des ateliers et de la zone de prémontage, qui a permis de vérifier que tout était arrêté, la manifestation s'est ensuite dirigée vers la cale où se construit le Queen Mary 2. Sur les flancs du "plus grand paquebot du monde", des militants de la CGT ont alors déployé une immense banderole "La Navale contre le plan Fillon". Ce nouveau baptême pour ce navire ayant été ovationné, la manifestation s'est alors terminée par un barbecue géant à l'ambiance chaleureuse.

Deux jours après, jeudi 12 juin, c'est moins nombreux mais tout aussi déterminés que les manifestants du public comme du privé se sont retrouvés au golf de La Baule, où le congrès national des maires des villes moyennes se réunissait. Trois ministres du gouvernement Raffarin y assistaient. Et s'ils espéraient passer une journée tranquille à la campagne, loin des villes et des manifestations, ils ont dû déchanter!